Comment concilier une souveraineté alimentaire au regard de la pression de l’import ?

Le secteur de l’élevage subit une accélération de la décapitalisation au point de provoquer un déséquilibre rédhibitoire pour la souveraineté alimentaire.

Conjoncture –  La souveraineté alimentaire, le dérèglement climatique et le niveau des charges sont les sujets les plus exprimés ces derniers temps quand on parle d’élevage. Le secteur agricole qui a été frappé comme beaucoup de secteurs d’activité par la flambée des charges subit une accélération de la décapitalisation au point de provoquer un déséquilibre rédhibitoire pour la souveraineté alimentaire. La fonte du cheptel allaitant est très inquiétante. Cette raréfaction de l’offre qui a entraîné un renchérissement du prix de la viande vient buter sur le pouvoir d’achat des ménages, qui font des choix vers des produits plus basiques et moins onéreux (volaille). Cette évolution positive de la consommation de volaille s’explique d’une part par un prix relativement bas et d’autre part par des innovations constantes qui accompagne les attentes des consommateurs, mais comme pour le bœuf, la France n’est pas autonome et la part des importations est grandissante.  

Du côté de la viande bovine, la montée en gamme de la production par le Label Rouge ou le Bio se heurte violemment au mur des prix, avec un très net recul des ventes. Les ventes de viande dans les magasins ont baissé de 15%. Les abatteurs se retrouvent avec des stocks importants de catégoriel dans les frigos. La guerre commerciale impacte également le minerai de base pour la fabrication des viandes hachées, avec la forte concurrence des viandes UE. Ce déséquilibre vient de la valorisation de la viande dans ces pays ou par ailleurs le lait est beaucoup mieux valorisé et la méthanisation est plus développée. En semaine 39, FranceAgriMer indiquait des vaches O Allemandes à 3,86€, Irlandaises à 3,94€, Espagnoles à 3,56€, Polonaises à 3,81€ et des Italiennes à 3,51€ alors que les O Françaises se tassent à 4,50€. 

Ces déséquilibres sont-ils tenables sur un marché où l’offre va se faire de plus en plus rare ?

La filière viande est à l’aube de très grand changement dont les répercussions sont difficilement appréhendables, tant au niveau des éleveurs, des industriels, des marchés export, de la filière aval dans son ensemble. En dernier lieu, c’est le consommateur qui reste le maître du jeu dans le niveau de prix qu’il sera capable d’accepter dans le flux haussier des charges qui pèsent sur leur budget, « 54 % des français déclarent finir leur fin de mois avec un compte en banque en négatif ».

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