Confinés mais fins gourmets

[Edito] Alors que la fin d’année s’annonce pour le moins incertaine, si ce n’est morose, la bonne nourriture peut faire office de source d’égaiement. C’est en tout cas ce que clament les producteurs de produits festifs, qui appellent les consommateurs à se faire plaisir autour de bons repas, malgré le confinement et les fermetures de restaurants.

Maintien de l’ouverture des marchés, dérogations pour les ventes de sapins de Noël, aide au logement pour les saisonniers, mesures de distillation de crise pour le secteur viticole… à bien des égards, ce deuxième confinement, moins strict que le premier, en a tiré les leçons. Les professions agricole et agroalimentaire ont su s’adapter, anticiper les ruptures, diversifier les modes de vente.

Mais la fermeture des restaurants, des salons, l’interdiction des évènements sportifs, pèsent toujours terriblement sur de nombreux secteurs d’activité. Et à l’approche de Noël, les enjeux économiques sont forts : volailles, foie gras, saumons, vins, champagnes… Autant de produits pour lesquels la fin d’année représente une part importante du chiffre d’affaires.

Pour limiter les pertes, la FNSEA appelle à la réouverture des restaurants, mais surtout au « patriotisme alimentaire » de la part des Français. Pour égayer ce contexte morose, le syndicat incite les consommateurs à se faire plaisir en consommant des produits festifs. Et pour s’adapter aux tablées réduites, les industriels devraient proposer des formats plus petits : des cuisses de chapons au lieu d’un chapon entier par exemple. Les professions concernées espèrent ainsi sur un « rattrapage » en fin d’année, comme cela avait été le cas cet été, notamment pour les alcools.

C’est dans ce contexte que les premières concrétisations du Plan de relance ont été annoncées pour le secteur agricole. Sur les 1,2 milliard d’euros prévus pour l’agriculture, 455 millions sont d’ores et déjà fléchés et validés. Une grande part concerne l’aide à l’investissement. Lors des premières discussions, l’agriculture ne faisait même pas partie du Plan de relance, n’étant pas considérée comme un secteur prioritairement touché. Le gouvernement a finalement su prendre la mesure de l’importance d’aider ce secteur confronté à des défis de résilience face aux aléas climatiques, de meilleures performances environnementales et de structuration des filières, sans oublier celui de la souveraineté, si chère à Emmanuel Macron.