Conjoncture – Le prix des jeunes bovins est déconnecté de la valorisation des broutards

Si la consommation intérieure et le carême pèsent sur le prix des JB, le marché du maigre se montre très dynamique face à une très forte demande de l’Espagne pour desservir les pays du Maghreb ou arabes.

Conjoncture Le marché espagnol est ainsi tiraillé entre la très forte activité à l’export vers les pays musulmans pour des tarifs élevés, et l’impossibilité des abatteurs de répercuter ces hausses sur un marché intérieur. Cette tendance a été renforcée par la récente ouverture du marché algérien, qui a provoqué un élan considérable. Combinées à une offre juste suffisante d'animaux, les expéditions de bétail par bateau ou par conteneur pour la viande ont joué un rôle crucial en stimulant cette tendance face à des consommateurs arabes prêts à payer des prix élevés pour la viande bovine.

Cette dynamique a en revanche un impact négatif sur les exportations espagnoles vers le marché européen qui est moins enclin à accepter ces hausses de prix. Les abattoirs espagnols font face à des difficultés pour écouler leurs produits, y compris vers le Portugal. Cela pousse certains opérateurs à importer de la viande d'Europe centrale à des prix plus abordables, en donnant une impulsion positive dans ces pays.

Face à cette forte dynamique de l’export sud méditerranéen, les ateliers d’engraissement espagnol (en fort développement) ont de gros besoins, et sont dopés par des prix de vente soutenus (pour le moment). Les gros opérateurs sont à l’achat sur le marché français, ce qui explique l’envolée des cours des broutards depuis quelques semaines. Cette fuite en avant avec des tarifs dépassant allègrement les 4€/kg vif, sur les marchés est-elle viable, même si elles profitent ponctuellement aux naisseurs ? Ces tarifs rebattent les cartes face à des tarifs de jeunes bovins en deçà des coûts de production.  

En Italie, avec des JB U autour des 6€ (5,50€ en France) la position en plus défendable, mais à chaque fois que les prix progressent à la consommation, cette dernière recule, quel que soit le pays concerné.

Une chose est sûre, le réservoir français de broutards n’est plus assez grand pour servir tout le monde, et cela ne va pas s’arranger dès que les conditions climatiques permettront une réelle sortie des animaux à l’herbe.

En Allemagne, aux Pays-Bas et en Pologne, le niveau de l’offre est à la baisse dans les femelles, ce qui conduit à un raffermissement des prix des réformes laitières.  Ce déficit est compensé par un accroissement de l’offre en jeune bovin laitier ou croisé dont les tarifs sont plus discutés sous la pression des gros abatteurs.

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