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Conjoncture - Les abatteurs veulent stabiliser les prix des laitières
Les abatteurs attirent l’attention sur la fuite en avant mortifère de la hausse des prix, et cherchent à calmer le jeu.
Après l’envolée historique des prix des bovins depuis le début de l’année (+ 25 à 30 % selon les catégories), une stabilisation semble se dessiner sur le marché intérieur sous l’impulsion des abattoirs. Face à une consommation qui fléchit, sans que les hausses de prix soient encore intégralement répercutées, les signaux passent au rouge pour la filière de la transformation. Depuis des semaines, les professionnels de cette filière attirent l’attention sur cette fuite en avant mortifère. Selon certains acheteurs de marchés « il est temps de calmer le jeu, et aux prix actuels, personne ne se plaindra ». Le marché reste faiblement approvisionné, mais ces volumes correspondent mieux à une demande de fin de mois qui fléchit. L’offre restera faible encore quelques mois, et de nouvelles tensions sur les prix peuvent toujours apparaître, mais pour le moment la hausse des prix est stoppée. Cette opération est également destinée à ralentir la concurrence effrénée des acheteurs de campagne et à amoindrir la rétention spéculative d’animaux dans les fermes. Les éleveurs qui en ont la possibilité (souvent sans robot) gardent les vaches en production laitière, même si elles produisent peu. Le prix du lait et les faibles coûts de production en herbage sont confortés par des niveaux de prix élevés dans la viande.
Le nerf de la guerre reste la disponibilité en minerai, avec des entreprises qui n’ont pas de stock, et qui ne peuvent se servir sur un marché européen sans disponibilité et, où les tarifs sont plus élevés qu’en France.
Cette stabilisation des prix semble également se dessiner chez nos voisins européens, avec une certaine convergence des prix autour de 6,80€ dans le jeune bovin R entre l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. La France et la Pologne restent en retrait à 6,35€ et se montrent compétitives à l’export, mais avec une tendance positive destinée à accompagner la forte inflation dans le broutard. Le prix des JB R suit celui des vaches, car une grande partie de ces animaux reste sur la France.
Sur les pays tiers, la concurrence des pays sud-américains se renforce avec des niveaux de prix très inférieurs malgré les coûts de transport maritime. Un broutard Angus de 260kg se valorise autour de 2,10€/kg vif au brésil.
Dans ce contexte de hausse des prix et d’une consommation qui fléchit, la vraie question est de savoir quel politique doit être mis en place pour soutenir la production de petits veaux et d’enrayer la destruction du cheptel, si on ne veut pas voir un jour s’effondrer tout l’édifice.
Du côté des consommateurs, le moral pâtit du manque de soleil. Dès que celui-ci fait son apparition, les gens sortent, envahissent les terrasses de bar et des restaurants, et prennent le grand air dès que l’occasion se présente, alors que le temps gris ou pluvieux n’incite pas à la convivialité. Tous ces aspects ont un impact très sensible sur la consommation, en particulier sur les viandes à griller, qu’elles soient bovines, porcines ou ovines. Les chefs de rayon des magasins ont l’œil sur la météo pour passer leurs commandes auprès de leurs fournisseurs. Les ventes de brochettes, côtes d’agneau ou saucisses ont été décevantes sur les premiers ponts de mai, et la fin du mois n’est pas annoncée comme ensoleillée pour le pont de l’Ascension.