Coup de chaud pour les opérations de rentrée.

La vague de chaleur amoindrit sérieusement les volumes disponibles, mais également la consommation.

Conjoncture  – Alors que tous les opérateurs sont en pleine phase de préparation de la rentrée, la vague de chaleur amoindrit sérieusement les volumes disponibles. En dessous d’une ligne qui va de la Vendée à l’Alsace, tous les départements sont en vigilance orange (quatre sont même passés en rouge). Dans le centre du pays, les éleveurs surveillent de près leurs animaux en leur apportant de l’eau en quantité et préfèrent reporter les ventes. Sous de fortes chaleurs, une vache peut consommer 80 à 100 l d’eau par jour. Du côté des négociants et des transporteurs, la loi interdit tout transport entre 13 et 18h dans les départements en vigilance orange (sauf si les conditions sont requises pour assurer une température inférieure à 30°C dans les camions). Le ramassage des animaux se fait de nuit.

Cette vague de chaleur intervient après une semaine du 15 août marquée par les congés de nombreux opérateurs. La remise en marche du commerce est lente avec très peu de disponibilités dans des élevages laitiers qui ont vendu précocement leurs animaux en début d’été pour amoindrir les baisses imposées sur le marché de la viande. Sur une large partie de la Bretagne, de la Normandie ou du nord du pays, les prairies sont encore très fournies en herbe. Avec ce coup de chaleur, les ensilages de maïs ont débuté, mais ils vont s’étaler compte tenu des gros écarts de murissement entre les régions. Cette période de gros travaux ne va pas libérer beaucoup d’animaux.  

Au niveau commercial, cette semaine est consacrée à la préparation des ventes de rentrée avec des promotions qui ont été planifiées de longue date par les enseignes. Le réapprovisionnement des magasins donne du tonus aux échanges avec un équilibre offre/demande assez favorable à la production face aux faibles apports d’animaux sur le marché. Cette situation est identique chez nos voisins européens, avec des disponibilités également très faibles en Allemagne où les tarifs sont à la hausse, même s’ils restent nettement inférieurs aux nôtres.

L’érosion du cheptel se poursuit et met de plus en plus la France sous dépendance de l’import avec la distorsion de concurrence face à des politiques de chaque pays qui soutiennent avec plus ou moins de force les éleveurs. Cette orientation inquiète les industriels et la filière aval, qui mise sur l’engraissement de veaux croisés ou de jeunes bovins, pour suçoir au manque de vaches. Dans un an, les JO auront besoin de viande, avec un engagement des organisateurs pour que ce soit avec de la viande française.