Croissance modérée de la demande mondiale de biocarburants d'ici 2029 (FAO/OCDE)

L’OCDE et la FAO voient une hausse de la production mondiale d’éthanol, mais une baisse de celle de biodiesel durant les dix prochaines années.

La croissance de la demande en biocarburants (ou agrocarburants) ne devrait guère croître sur la période 2020-2029, estime le rapport de la FAO et l’OCDE intitulé « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2020-2029 », publié le 16 juillet 2020. Ceci en raison « de la multiplication croissante des véhicules électriques et hybrides, qui réduisent plus efficacement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les biocarburants ne devraient plus bénéficier du même appui politique que dans le passé. De plus, l’utilisation de carburants de type essence sur deux des principaux marchés de l’éthanol, à savoir les ÉtatsUnis et l’Union européenne, devrait reculer dans les dix années à venir. »

Baisse de la part du maïs dans l’utilisation des biocarburants

Le rapport explique que l’usage du maïs dans la fabrication d’éthanol n’augmenterait que succinctement lors des dix prochaines années, et verrait même sa part dans l’utilisation totale des biocarburants se réduire, à 14% en 2029, contre 16% pendant la période 2017-2019. Le sucre verrait sa part légèrement augmenter en revanche, passant de 23% à 25% dans le même laps de temps, compte tenu du programme brésilien RenovaBio, visant à réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) liées aux carburants à l’horizon 2028. Ainsi, sur la période 2020 à 2029, la production mondiale d’éthanol passerait de 130,8 milliards de litres (Mdl) à 140,1 Mdl. Elle passerait de 71,9 Mdl à 74,1 Mdl sur la même période dans les pays développés, et de 58,9 Mdl à 66 Mdl dans les pays en développement.

L’OCDE et la FAO voient un repli de la production mondiale de biodiesel entre 2020 et 2029, passant de 48,3 Mdl à 45,6 Mdl. Les deux organismes internationaux justifient cette prévision par la baisse de l’usage de gazole et d’huile de palme servant à la fabrication de biodiesel dans l’UE. Ce phénomène serait toutefois quelque peu contrebalancé par une hausse de l’usage d’huile de palme pour le débouché carburant en Asie du sud-est, notamment en Indonésie et en Thaïlande. Ainsi, ce sont les pays en voie de développement qui limiteront la baisse de la production de la planète, passant de 21,2 Mdl en 2020 à 22,9 Mdl en 2029. Celle dans les pays développés passera durant la même période de 27,1 Mdl à 22,7 Mdl.

Concernant les huiles à destination de l'alimentation humaine, la consommation mondiale passerait de 142,3 Mt en 2020 à 167,1 Mt en 2029. Le rapport alerte sur le fait que « par rapport à la dernière décennie, le rythme de croissance de la demande d'huiles végétales est en nette décélération. La consommation arrive en effet à saturation dans beaucoup d'économies émergentes (dont la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud) ».