De la viande de bœuf pour les menus festifs

Même si les ménages restent préoccupés par la restriction de leur budget à mettre au pied du sapin, les regroupements familiaux seront toujours des moments privilégiés pour pouvoir se faire plaisir le soir de Noël.

Conjoncture – Les concours d’animaux de boucherie qui viennent de se dérouler montrent qu’il y a toujours un intérêt pour la viande de qualité, notamment sur les périodes festives où l’on aime se faire plaisir. Le taux de vente est plus élevé que l’an passé face à une offre en repli de 10% sur les concours soutenus par la FNCAB. Une grande partie de ces animaux ont été abattus la semaine dernière et en début de celle-ci, pour laisser à la viande une bonne dizaine de jours de maturation avant Noël afin qu’elle exprime toute sa tendreté. L’activité du haut de gamme charge les abattoirs, qui apportent un soin tout particulier aux animaux de concours au regard de la valeur du produit. Les tarifs pratiqués sur les concours se situent dans une gamme de prix comprise entre 6,00 et 9,00€ avec quelques dépassements pour les grandes championnes. Ces niveaux de prix sont sans évolution depuis quelques années, au grand dam des éleveurs qui ont vu leur coût de production s’envoler. Néanmoins, ces tarifs reflètent également le seuil au-delà duquel les professionnels de la boucherie ne peuvent dépasser, faute de rentabilité.  Pour les GMS, une grande partie d’entre elles laissent le désossage et la préparation en PAD (prêt-à-découper) aux salles de découpe, faute d’avoir les compétences dans leurs propres structures.

Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, avec une question de fond sur le niveau des commandes de viande bovine, après une année marquée par un manque de volaille engendré par la destruction massive de production par la grippe aviaire en 2022. Même si les ménages restent préoccupés par la restriction de leur budget à mettre au pied du sapin, les regroupements familiaux seront toujours des moments privilégiés pour pouvoir se faire plaisir le soir de Noël. Reste à faire passer le message auprès d’un public majoritairement favorable à la qualité de la viande française. Les morceaux nobles (filets...) sont mis en réserve pour les fêtes, alors que les rumstecks ou les côtes de Bœuf sont peu recherchés à cette période de l’année.

Le marché de la viande industrielle reste chahuté par les écarts de valorisation entre les pays du nord de l’Europe et la France, même si ces écarts se sont sérieusement amoindris face à la pression drastique imposée par les abatteurs français, à la faveur de volumes disponibles plus conséquents sur cette fin d’année. Sur les 25% de viande importée par la France, une partie vient en vif, mais le sera-t-elle encore très longtemps au regard de la volonté des eurodéputés de limiter les durées de transports vers l’abattage à 9 heures, pour le respect du bien-être animal. Cette directive serait un sérieux frein aux mouvements longue distance d’animaux vivant pour l’abattage. D’autre part, les industriels regardent avec une certaine inquiétude le niveau de l’offre qui leur sera proposé sur le début d’année. Les Pays-Bas comme l’Allemagne sont également dans une phase compliquée de renouvellement des générations. Quant à la France, les données sont connues et ne vont pas dans le bon sens.       

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