Denormandie : l'Europe doit "produire plus" pour "éviter une crise alimentaire mondiale"

L'Europe doit produire plus pour "éviter une crise alimentaire mondiale" avec l'arrêt "probable" d'une partie des exportations de céréales russes et ukrainiennes, estime le ministre français de l'Agriculture Julien Denormandie.

La Russie et l'Ukraine étant de gros exportateurs de céréales, blé notamment, le ministre a affirmé qu'"en France, nous ne craignons aucune pénurie mais nous aurons des effets prix sur les coûts de production, par exemple l'alimentation animale", sur la chaîne de télévision CNews le 8 mars.

Au-delà de la France, M. Denormandie a dit "craindre que s'ajoute dans les 12 à 18 mois une crise alimentaire mondiale". "La Russie et l'Ukraine c'est à peu 30% des importations (mondiales, NDLR) de blé. Sur le pourtour méditerranéen, vous avez énormément de pays qui dépendent des exportations de blé russes ou ukrainiennes. Au même moment, vous avez une terrible sécheresse qui sévit sur cette zone-là", a-t-il ajouté.

"Face à cet arrêt probable d'une partie des exportations de blé ukrainien ou russe mais aussi d'autres (céréales) comme le maïs ou le tournesol", il a estimé que l'Europe devait "assumer sa mission nourricière".

"Il faut que l'Europe produise plus, elle bénéficie des terres parmi les plus fertiles au monde, il faut que l'Europe ait une capacité à produire plus pour pouvoir également accompagner d'autres pays qui n'ont rien à voir avec le conflit mais qui se voient impacter dans leur possibilité d'accès à l'alimentation, notamment sur le continent africain et en particulier en Afrique du nord", a-t-il appelé.

Le ministre a indiqué qu'en Égypte, "cela fait plusieurs fois que le gouvernement annule des commandes de blé parce que les prix sont trop importants. On constate qu'au Maroc, avec la sécheresse, près de trois quarts de la production de blé est mise à mal".