Dernière ligne droite pour les négociations avec les distributeurs

Alors que les négociations entrent dans la dernière ligne droite avec une date butoir au 1er mars, la tension reste très forte avec des producteurs toutes filières confondues qui veulent voir appliquer la loi Egalim 2 qui doit leur assurer un revenu décent.

Les manifestations sont nombreuses devant les grandes enseignes de la distribution, mais si elles sont la partie visible du commerce, elles ne sont pas les seules à distribuer la viande auprès des consommateurs. Les centrales d’achats pour la RHF sont de très grandes interlocutrices qui ne font pas de cadeaux. Dans ce contexte de contractualisation des marchandises, de nombreuses voix se font entendre sur la partie obligatoire qui prive les éleveurs de toute liberté. 

Dans un contexte de décheptellisation des campagnes, toute la filière est sous tension avec des industriels qui peinent de plus en plus à satisfaire une demande pourtant mesurée pendant les vacances scolaires. Les semaines à venir seront très compliquées, car avec le relèvement du prix du lait et la progression constante des cours de la viande les éleveurs ne sont pas enclins à vendre leurs animaux. L’inquiétude est d’autant plus grande que l’hiver s’avance et que dans quelques semaines les animaux pourront profiter de l’herbe, ce qui pourrait engendrer des ruptures dans les chaines d’approvisionnement. À ce jour les échanges de quartiers avant entre abattoirs sont atones faute de disponibilités.

A l’import c’est sensiblement la même chose avec des tarifs également très élevés dans les gros pays producteurs de lait. Les réformes laitières battent des records de valorisation de semaine en semaine. Les acheteurs de campagne ne peuvent pas laisser une vache à un concurrent. Dans cette fuite en avant, des entreprises vont se trouver fragilisées que ce soit dans le négoce ou pour certains abattoirs. La répercussion des hausses constantes sur le terrain n’est pas aussi facile à répercuter et il faut avoir des commerciaux très solides dans ces périodes de tensions. Face à la faiblesse de l’offre, personne ne devrait avoir à brader des pièces nobles, or c’est encore ce qui se pratique dans certaines entreprises.

L’année 2022 sera certainement à marquer d’une pierre blanche pour les éleveurs, car tous les voyants sont au vert pour qu’ils retrouvent le sourire, même s’ils doivent faire face comme l’ensemble des entreprises françaises à de très fortes plus-values dans leurs intrants. La météo sera encore le juge de paix, une nouvelle année comme 2021 serait formidable avec une profusion dans les herbages, mais si une sécheresse apparait, l’hécatombe sera très marquée pour la production.