Des champs de lavande ravagés par une chenille dans le sud-est de la France

Des parcelles de lavande ont été ravagées par une chenille dans le sud-est de la France, en particulier dans la Drôme et les zones en altitude, alors que la récolte se termine en Provence.

Les parcelles touchées s'étendent « de la Drôme au Vaucluse en passant par les Alpes-de-Haute-Provence, avec entre 20 à 100% de perte pour certains », affirme Alain Aubanel, président du CIHEF (Comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises), contacté mardi par l'AFP. Les exploitants les plus affectés se trouvent « au plateau d'Albion ou encore dans les Baronnies, en Drôme, où ils ont presque tout perdu », précise M. Aubanel, lui-même producteur-distillateur à Chamaloc. Eliane Bres, présidente de la coopérative France Lavande et productrice à Brette, dans la Drôme, évoque « une catastrophe pour les lavandiculteurs » et des pertes « entre 30 et 80-90% » pour les exploitations concernées. Il faudra encore « quelques jours avant d'identifier les dégâts complètement » , note Alain Aubanel. « En théorie, il n'y a pas d'aide [de l’Etat] car ce n'est pas considéré comme une calamité. Mais s'il ne se passe rien, des gens vont faire faillite », s'inquiète-t-il.

Coup de Sirocco

Le malheur est arrivé « avec un coup de sirocco autour du 15 juin », explique le cultivateur. Un papillon venu d'Afrique du Nord avec le vent a pondu dans les champs de lavande, et trois semaines après, les chenilles noctuelles sorties de leur cocon se sont attaquées aux fleurs. « Elles adorent la lavande », ne peut que constater Eliane Bres. « On ne sait pas trop ce qui va se passer (pour les récoltes futures), le technicien travaille d'arrache-pied ». Son exploitation de 35 hectares devrait enregistrer des pertes à hauteur de 40%. La coupe est déjà terminée, entamée dès que le ravageur a été observé au milieu des cultures. Elle a été réalisée en une dizaine de jours, au lieu de 20 en temps normal. « L'impact sera moins important que pour d'autres », avance-t-elle.

Les producteurs de lavande sont déjà sous la pression des cours qui se sont effondrés depuis trois ans, rappelle Alain Aubanel. « Les exploitations qui ne sont pas spécialisées que dans la lavande, comme ceux qui produisent aussi des céréales à côté, seront moins pénalisées », estime-t-il. Des exploitations ont échappé au ravageur, comme Lavandes et Compagnie, ferme bio située à Aouste-sur-Sye. « On a récolté, on a tout fini. On n'a pas été touché », a déclaré à l'AFP Cathy Deconstanza, en précisant que sa ferme « travaille à petite échelle ».