Retrouvez la publication de la Note de Conjoncture Viande de la semaine n°22/2018

Elevage : retrouvez l'analyse hebdomadaire par FranceAgriMer semaine 22


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Météo : quelles sont les prévisions pour mai 2024 ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert météo

Quel sera le temps pour l'été 2024 ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert météo.

En Occitanie, 2,5% des terres agricoles sont en friche

<p>Supprimer l&rsquo;ammonitrate haut dosage dans un d&eacute;lai compatible avec l&rsquo;adaptation de l&rsquo;outil industriel en France, stimuler la production d&rsquo;ammonitrate moyen dosage en subventionnant les fabricants d&rsquo;engrais dans la transition gr&acirc;ce &agrave; France 2030 et rendre moins attractives <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-ammoniac-l-autre-nuage-d-emissions-problematiques" target="_blank">l&rsquo;ur&eacute;e et les solutions azot&eacute;s, qui sont plus &eacute;mettrices d&rsquo;ammoniac</a>, en portant &agrave; Bruxelles le dossier de la r&eacute;introduction des droits de douane, en s&rsquo;appuyant sur <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-loi-climat-et-les-engrais-l-artificialisation-les-cantines-le-biogaz" target="_blank">la loi Climat et r&eacute;silience</a> et le Plan national de r&eacute;duction des &eacute;missions de polluants atmosph&eacute;riques (PREPA), qui pr&eacute;voient d&rsquo;instaurer une redevance sur les &eacute;missions polluantes atmosph&eacute;riques des engrais fortement &eacute;metteur de polluants&nbsp;: telles sont les recommandations d&rsquo;un rapport gouvernemental (*) sur la gestion des risques li&eacute;s aux ammonitrates.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/1/9/4/6104919-1-fre-FR/1f69e8dac22d-repartition-png" alt="Evolution des livraisons d&rsquo;engrais azot&eacute;s simples en France m&eacute;tropolitaine entre 2008-2009 et 2021-2022 (Source Unifa)" height="688" width="1548" /><figcaption>Evolution des livraisons d&rsquo;engrais azot&eacute;s simples en France m&eacute;tropolitaine entre 2008-2009 et 2021-2022 (Source Unifa)</figcaption></figure>

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<p>Son caract&egrave;re d&eacute;tonnant est &agrave; l&rsquo;image des risques d&rsquo;explosion dont sont porteurs les ammonitrates &agrave; haut dosage stock&eacute;es en vrac, c&rsquo;est &agrave; dire contenant 28% et plus de nitrate d'ammonium contre 24,5% &agrave; 28% pour le moyen dosage. En l&rsquo;espace d&rsquo;un si&egrave;cle, des dizaines d&rsquo;explosion ont engendr&eacute; des milliers de morts &agrave; travers le monde, n&rsquo;&eacute;pargnant pas la France, le dernier accident mortel remontant &agrave; 2001 avec l&rsquo;explosion &agrave; Toulouse (Haute-Garonne) de l&rsquo;usine AZF, &agrave; l&rsquo;origine de 30 d&eacute;c&egrave;s.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/fertighy-projette-de-construire-une-usine-d-engrais-decarbones-en-france" target="_blank" title="">FertigHy projette de construire une usine d'engrais d&eacute;carbon&eacute;s en France</a>
</aside>
<p>En 2020, l&rsquo;explosion dans le port de Beyrouth (204 morts) a eu pour effet de r&eacute;activer la vigilance des autorit&eacute;s fran&ccedil;aises, qui se sont pench&eacute;es sur <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/vers-une-securite-renforcee-du-stockage-a-la-ferme-des-ammonitrates" target="_blank">les conditions de stockage en vrac des ammonitrates &agrave; haut dosage dans les ports</a>, d&eacute;douanant les ports maritimes mais pointant &laquo;&nbsp;<em>des conditions de s&eacute;curit&eacute; non optimales&nbsp;</em>&raquo; dans les ports fluviaux. Le nouveau rapport pointe quant &agrave; lui l&rsquo;absence de donn&eacute;es disponibles sur le nombre d&rsquo;installations stockant en vrac des ammonitrates haut dosage, estim&eacute; &agrave; 600 entre 300 et 500t et 400 entre 150 et 250t.</p><div class="citation">
    <span>"La France a surtranspos&eacute; la directive Seveso sur le moyen dosage alors que la directive ne classe pas ce type de produit&nbsp;"</span>
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<p>Les rapporteurs s&rsquo;&eacute;tonnent par ailleurs que la France ne fasse pas de diff&eacute;rence de dangers entre le haut et le moyen dosage, la r&eacute;glementation ICPE &eacute;tant &laquo;&nbsp;<em>pratiquement les m&ecirc;mes&nbsp;</em>&raquo;, ce qui fait que qu&rsquo;elle est &laquo;&nbsp;<em>trop exigeante pour le moyen dosage et pas assez pour le haut dosage</em>&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;<em>La France a surtranspos&eacute; la directive Seveso sur le moyen dosage alors que la directive ne classe pas ce type de produit</em>&nbsp;&raquo;, lit-on dans le rapport, qui rel&egrave;ve que tous les accidents mortels dans le monde ont concern&eacute; du haut dosage.</p><div class="citation">
    <span>"La mission propose de supprimer l&rsquo;utilisation du haut dosage, comme la moiti&eacute; des pays europ&eacute;ens l&rsquo;ont d&eacute;j&agrave; fait"</span>
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<p>Mais plut&ocirc;t que d&rsquo;en passer par une r&eacute;vision &agrave; la baisse des seuils de d&eacute;claration, susceptible d&rsquo;engendrer un co&ucirc;t de mise en conformit&eacute; de 100.000 euros par site concern&eacute;, le rapport pr&eacute;conise une action plus radicale, consistant &agrave; &laquo;&nbsp;<em>supprimer l&rsquo;utilisation du haut dosage, comme la moiti&eacute; des pays europ&eacute;ens l&rsquo;ont d&eacute;j&agrave; fait&nbsp;</em>&raquo;. A tout le moins, la mission pr&eacute;conise de supprimer, au profit des big bag, l&rsquo;autorisation de livraison en vrac de l&rsquo;ammonitrate haut dosage, &laquo;&nbsp;<em>une survivance d&rsquo;habitudes&nbsp;exploitant abusivement les dispositions d&eacute;rogatoires d&rsquo;un r&egrave;glement europ&eacute;en&nbsp;</em>&raquo;. C&rsquo;est, &agrave; 90%, le positionnement d&rsquo;ores-et-d&eacute;j&agrave; op&eacute;r&eacute; par Yara, l&rsquo;un des deux fabricants pr&eacute;sents en France (avec Agrofert, ex-Borealis),</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/2/9/4/6104922-1-fre-FR/ae65e4736e6f-pollution-png" alt="Potentiel d&rsquo;&eacute;mission d&rsquo;ammoniac par forme et par technique de r&eacute;duction (Source : European monitoring and evaluation programme)" height="686" width="1496" /><figcaption>Potentiel d&rsquo;&eacute;mission d&rsquo;ammoniac par forme et par technique de r&eacute;duction (Source : European monitoring and evaluation programme)</figcaption></figure>

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<h2>Convertir les usines fran&ccedil;aises au moyen dosage</h2><p>L&rsquo;id&eacute;e de supprimer l&rsquo;ammonitrate haut dosage n&rsquo;est pas nouvelle. Elle avait &eacute;t&eacute; propos&eacute;e d&egrave;s 2004 apr&egrave;s les accidents de Toulouse et de Saint-Romain-en-Jarez (Loire, 26 bless&eacute;s). Probl&egrave;me&nbsp;: quatre des cinq usines d&rsquo;engrais azot&eacute;s pr&eacute;sentes sur le sol m&eacute;tropolitain produisent des ammonitrates haut dosage, dont trois exclusivement. Les deux industriels concern&eacute;s estiment, selon le rapport,&nbsp;&agrave; 240 millions d&rsquo;euros le co&ucirc;t cumul&eacute; de la conversion des quatre usines. Pour la mission, &laquo;&nbsp;<em>les industriels concern&eacute;s doivent &ecirc;tre aid&eacute;s dans cette d&eacute;marche par les cr&eacute;dits pr&eacute;vus dans France 2030. Cette transformation pourrait aussi &ecirc;tre l&rsquo;occasion d&rsquo;augmenter la production d&rsquo;ammonitrates en France</em>&nbsp;&raquo;. Le rapport rappelle que la France produit un peu moins de la moiti&eacute; (48,4%) de l&rsquo;azote dont elle a besoin pour ses cultures, un taux qui monte &agrave; 71% pour les seuls engrais min&eacute;raux azot&eacute;s. La mission propose &eacute;galement d&rsquo;en finir avec la surtransposition de la directive Seveso appliqu&eacute;e aux ammonitrates moyen dosage.</p><h2>Rench&eacute;rir le co&ucirc;t de l&rsquo;ur&eacute;e et de la solution azot&eacute;e</h2><p>Dans le m&ecirc;me temps, la mission propose de &laquo;&nbsp;<em>r&eacute;introduire des mesures douani&egrave;res sur les engrais azot&eacute;s et d&rsquo;&eacute;tudier la mise en place d&rsquo;une redevance sur les &eacute;missions atmosph&eacute;riques des engrais</em>&nbsp;&raquo;, rendue possible par la loi &laquo; Climat et r&eacute;silience &raquo;, dans le but &laquo;&nbsp;<em>d&rsquo;&eacute;viter un report de consommation vers l&rsquo;ur&eacute;e, nettement plus nocive en termes de relargage d&rsquo;ammoniac dans l&rsquo;air</em>&nbsp;&raquo;. Les fabricants d&rsquo;engrais craignent en effet que les agriculteurs ne reportent leur choix sur l&rsquo;ur&eacute;e et les solutions azot&eacute;es qui, en sus d&rsquo;&ecirc;tre 100% import&eacute;es, s&rsquo;av&egrave;rent moins-disantes aux plans agronomique et environnemental, relarguant respectivement sept et quatre fois plus d&rsquo;ammoniac dans l&rsquo;atmosph&egrave;re que les ammonitrates. Mais l&rsquo;ur&eacute;e comme la solution azot&eacute;e sont plus comp&eacute;titives que l&rsquo;ammonitrate.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/2/9/4/6104925-1-fre-FR/d9e9b6b602e1-cours1-png" alt="Evolution des cours des engrais azot&eacute;s, ramen&eacute;s &agrave; la tonne d&rsquo;ammonitrate haut dosage (Source : CGAAER, CGE, IGEDD)" height="618" width="1356" /><figcaption>Evolution des cours des engrais azot&eacute;s, ramen&eacute;s &agrave; la tonne d&rsquo;ammonitrate haut dosage (Source : CGAAER, CGE, IGEDD)</figcaption></figure>

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<p>La mission rappelle que les tarifs douaniers, qui s&rsquo;&eacute;levaient &agrave; 5,5% pour l&rsquo;ammoniac et 6,5% pour l&rsquo;ur&eacute;e sont suspendus depuis 2022, en lien avec l&rsquo;explosion des cours du gaz cons&eacute;cutive &agrave; la guerre en Ukraine. Elle note que les prix des engrais sont &laquo;&nbsp;conformes &agrave; des niveaux ant&eacute;rieurs &agrave; ceux observ&eacute;s avant la crise&nbsp;&raquo;, &nbsp;qu&rsquo;&laquo;&nbsp;<em>il y a beaucoup de produits disponibles sur le march&eacute;</em>&nbsp;&raquo; et qu&rsquo;en cons&eacute;quence, &laquo;&nbsp;<em>les droits de douane doivent &ecirc;tre r&eacute;tablis </em>(...)&nbsp;<em>D&rsquo;un point de vue &eacute;conomique, une production nationale suffisante d&rsquo;ammonitrate moyen dosage permettrait aux fili&egrave;res agricoles d&rsquo;&ecirc;tre moins sensibles aux fluctuations des cours des &eacute;changes internationaux, et r&eacute;duirait les co&ucirc;ts de transport li&eacute;s aux importations actuelles. Il ne r&eacute;sulterait un nouvel &eacute;quilibre "co&ucirc;t-efficacit&eacute;"</em> &raquo;.</p><p>(*) Inspection g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;environnement et du d&eacute;veloppement durable (IGEDD), Conseil g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;&eacute;conomie (CGE), Conseil g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;agriculture de l&rsquo;alimentation et des espaces ruraux (CGAAER)</p>


C’est ce que préconise un rapport gouvernemental, qui met en avant des enjeux de sécurité, moyennant un soutien public à la conversion des usines françaises à la production d’ammonitrates moyen dosage, assorti d’un renchérissement de l’urée et des  solutions azotées, importées et moins-disantes aux plans agronomique et environnemental, via des mesures douanières et l’instauration d’une redevance prévue par la loi Climat et résilience.

Vers l'abandon des ammonitrates à haut dosage

<p>Ni animaux ni v&eacute;g&eacute;taux, les champignons ou plut&ocirc;t fonges ou myc&egrave;tes constituent un monde &agrave; eux seuls&nbsp;: 1,5 million d&rsquo;esp&egrave;ces, tr&egrave;s diverses dans leurs formes, puisqu&rsquo;elles vont des &ecirc;tres unicellulaires (comme les levures) aux organismes complexes que sont les macro-champignons dot&eacute;s d&rsquo;un pied et d&rsquo;un chapeau, &eacute;galement tr&egrave;s appr&eacute;ci&eacute;s en po&ecirc;l&eacute;es automnales.&nbsp;D'autres, rendent de fiers services &agrave; l&rsquo;humanit&eacute;, comme ceux qui permettent la fermentation du jus de raisin en vin, ou du lait en fromage, ou encore ceux qui sont &agrave; l&rsquo;origine de la d&eacute;couverte fortuite de la p&eacute;nicilline (issue de P&eacute;nicillium notatum), l&rsquo;un des antibiotiques les plus pr&eacute;cieux de la m&eacute;decine humaine.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>On a longtemps cru les champignons &eacute;taient plus proches des v&eacute;g&eacute;taux. Mais on sait &agrave; pr&eacute;sent qu&rsquo;ils sont au contraire plus proches des animaux que des v&eacute;g&eacute;taux.</p>
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<h2>Les champignons d&eacute;truisent 20 % des cultures</h2><p>Mais bien d&rsquo;autres myc&egrave;tes compliquent la vie des humains, en causant des pertes aux cultures agricoles. Ils ont pour nom mildiou, o&iuml;dium, rouille, tavelure, septoriose, botrytis, ergot de seigle&hellip; Aujourd&rsquo;hui, environ 20 % de la production agricole mondiale est d&eacute;truite par les maladies fongiques. Et encore, ces pertes parviennent &agrave; &ecirc;tre limit&eacute;es en partie gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;usage massif de fongicides. Ces pesticides, qui repr&eacute;sentent un march&eacute; mondial de 20 milliards de dollars chaque ann&eacute;e, prot&egrave;gent les cultures mais sont responsables de pollutions importantes dans les eaux et dans les sols.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/mildiou-oidium-les-cepages-resistants-gagnent-du-terrain" target="_blank" title=""><strong>Mildiou, o&iuml;dium, les c&eacute;pages r&eacute;sistants gagnent du terrain</strong></a>
</aside>
<p>Pouvoir remplacer ces fongicides chimiques par des mol&eacute;cules dites de biocontr&ocirc;le, c&rsquo;est-&agrave;-dire issues de m&eacute;canismes naturels, posant peu ou pas de probl&egrave;mes de pollution, constitue un enjeu majeur de l&rsquo;agro&eacute;cologie. En partant de l&rsquo;hypoth&egrave;se que les champignons sont un r&eacute;servoir de mol&eacute;cules nouvelles, la start-up montpelli&eacute;raine Mycea, cr&eacute;&eacute;e en 2018, s&rsquo;est donn&eacute;e pour mission d&rsquo;explorer leur formidable biodiversit&eacute; &laquo;&nbsp;<em>&agrave; ce jour encore peu exploit&eacute;e et peu valoris&eacute;e</em>&nbsp;&raquo;, d&eacute;crit Pierre-Jean Moundy,&nbsp;co-directeur g&eacute;n&eacute;ral de Mycea</p><p>Mais chercher une mol&eacute;cule active parmi 1,5 million d&rsquo;esp&egrave;ces (en r&eacute;alit&eacute;, seul un&nbsp;dixi&egrave;me est connu), c&rsquo;est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin&nbsp;: Mycea pr&eacute;pare des extraits &agrave; partir de quelques centaines de champignons et les testent contre une quarantaine de pathog&egrave;nes agricoles. Cette recherche au long cours (plus de 5 ans) n&rsquo;a pas encore abouti &agrave; un produit disponible sur le march&eacute;. Mais quelques extraits ont montr&eacute; des activit&eacute;s int&eacute;ressantes. Deux d&rsquo;entre eux sont m&ecirc;me pressentis comme solutions de biocontr&ocirc;le contre le mildiou (sur pomme de terre et vigne), le botrytis (vigne) et la tavelure (sur fruits &agrave; p&eacute;pin). Les essais de ces candidats au biocontr&ocirc;le sont en cours de r&eacute;alisation cette ann&eacute;e, en conditions r&eacute;elles sur des parcelles cultiv&eacute;es.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/6/2/4/6104267-1-fre-FR/5a7b3215b987-capture-d-e-cran-2024-05-16-a-09-48-44-png" alt="&copy;Mycea" height="772" width="573" /></figure>

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<h3>Quand les champignons sont des alli&eacute;s des plantes</h3><p>Mycea explore aussi les propri&eacute;t&eacute;s positives des champignons vis-&agrave;-vis des v&eacute;g&eacute;taux. "S<em>ans les champignons, il n&rsquo;y aurait pas de v&eacute;g&eacute;taux sur terre",&nbsp;</em>rappelle Pierre-Jean Moundy.&nbsp;Certains champignons dits endomycorhiziens sont en effet capables de cr&eacute;er des symbioses, associations &eacute;troites avec les racines des v&eacute;g&eacute;taux qui augmentent consid&eacute;rablement leurs performances trophiques.</p><p>&laquo;&nbsp;<em>Il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;change entre la plante et le champignon. La plante fournit des sucres au champignon et en &eacute;change, le champignon augmente les capacit&eacute;s d&rsquo;absorption de l&rsquo;eau et des nutriments de la plante</em>&nbsp;&raquo;, d&eacute;crit Pierre-Jean Moundy. &laquo;<em>On estime qu&rsquo;une racine mycorhiz&eacute;e est capable de prospecter 1000 fois plus de volume de terre qu&rsquo;une racine non mycorhiz&eacute;e</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>Sur ce sujet aussi, Mycea s&rsquo;est lanc&eacute;e dans des recherches de longue haleine, pour explorer la diversit&eacute; des populations de champignons endomycorhiziens dans les sols agricoles fran&ccedil;ais. L&rsquo;entreprise a notamment caract&eacute;ris&eacute; leurs populations dans des sols viticoles, en constituant un r&eacute;seau de 44 parcelles situ&eacute;es dans 5 r&eacute;gions viticoles.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/biocontrole-une-progression-en-demi-teinte" target="_blank" title=""><strong>Biocontr&ocirc;le : une progression en demi-teinte</strong></a>
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<h3>Des populations propres &agrave; un terroir</h3><p>Les analyses des populations endomycorhiziennes de ces parcelles montrent qu&rsquo;elles sont souvent propres &agrave; chaque sol, ce qui valide au passage la notion de terroir, mais qu&rsquo;elles d&eacute;pendent aussi des pratiques agricoles. Ainsi, les sols sont plus riches en quantit&eacute; et en diversit&eacute; de champignons endomycorhiziens lorsque les vignes sont conduites en bio, et lorsqu&rsquo;elles sont enherb&eacute;es. Le labour a &eacute;galement un impact n&eacute;gatif sur les champignons endomycorhiziens. Le travail du sol trop profond casse les r&eacute;seaux myc&eacute;liens et est d&eacute;favorable &agrave; leur d&eacute;veloppement.</p><p>Sachant que chaque terroir poss&egrave;de des communaut&eacute;s de champignons caract&eacute;ristiques, Mycea explore la possibilit&eacute; de r&eacute;ensemencer les sols appauvris avec une culture de leurs propres champignons, ou de champignons issus d&rsquo;un sol tr&egrave;s voisin. Une sorte d&rsquo;autogreffe de champignon, apr&egrave;s multiplication des souches en laboratoire.</p><p>Un tout premier essai a eu lieu durant trois ann&eacute;es, sur une vigne h&eacute;raultaise, &acirc;g&eacute;e de 40 ans et devenue tr&egrave;s peu productive. Le r&eacute;sultat est encourageant, puisque, durant les deux premi&egrave;res ann&eacute;es, le rendement de la vigne a &eacute;t&eacute; multipli&eacute; sur la partie r&eacute;ensemenc&eacute;e de la parcelle, par deux par rapport &agrave; la partie non ensemenc&eacute;e. La 3 e ann&eacute;e d&rsquo;essai, les deux parties de parcelles ont pr&eacute;sent&eacute; le m&ecirc;me rendement am&eacute;lior&eacute;, &laquo;&nbsp;<em>car les mycorhizes ont fini par coloniser toute la parcelle&nbsp;</em>&raquo;, d&eacute;crit Pierre-Jean Moundy.</p><p>Les dirigeants de Mycea en sont d&eacute;sormais persuad&eacute;s&nbsp;: &laquo;<em>&nbsp;Il est possible de reconstituer le capital biodiversit&eacute; dans un sol</em>&nbsp;&raquo;. Les implications de ces travaux pourraient largement d&eacute;passer la seule restauration de parcelles d&eacute;grad&eacute;es. Pouvoir disposer de ces stimulants que sont les champignons endomycorhiziens pourrait permettre aux cultures concern&eacute;es d&rsquo;&ecirc;tre plus r&eacute;sistantes aux stress comme la s&eacute;cheresse ou les maladies, et d&rsquo;&ecirc;tre beaucoup moins exigeantes sur les engrais et min&eacute;raux.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/enseignement-agricole-donner-le-gout-de-la-biodiversite-des-le-lycee" target="_blank" title=""><strong>Enseignement agricole : donner le go&ucirc;t de la biodiversit&eacute; d&egrave;s le lyc&eacute;e</strong></a>
</aside>



Créée en 2018, la start-up Mycea s’est donnée pour mission d’explorer la formidable diversité du règne des champignons. Elle y cherche, d’une part, des molécules aux activités antifongiques susceptibles de remplacer les fongicides. D’autre part, des
populations de champignons endomycorhiziens, propres à chaque terroir, qui pourraient stimuler les cultures et les rendre moins dépendantes des intrants.