Le réseau des GDS, référent sanitaire des élevages. La défense des éleveurs et de la santé de leurs animaux

Assemblée Générale (AG) GDS France => Ce 13 avril, les GDS de France étaient réunis en AG à Vichy avec en toile de fond, 2017, tournant dans la vie du réseau des GDS.

Michel Combes, Président de GDS France, a ainsi débuté son rapport d'orientation : « Dans notre réseau, le métier des GDS est d'abord d'accompagner chaque éleveur quelle que soit sa production ou la taille de son élevage, d'assurer les mesures collectives de prévention, de s'assurer de la surveillance, en particulier la prophylaxie déléguée par l'Etat, d'organiser la lutte contre les attaques de nos troupeaux. La Fonction de GDS France en est le prolongement : porter leur voix au niveau des décideurs nationaux, construire les programmes de prévention, de surveillance et de lutte et de leur apporter des services spécifiques mutualisés ».

2017, année du changement pour le réseau des GDS

Christophe Moulin, Secrétaire Général de GDS France, a indiqué dans son rapport moral que 2017 a vu des changements importants engageant un tournant pour la Fédération. La Gouvernance a renforcé le poids des régions au sein du conseil d'administration. Le cadre de l'action a changé avec l'arrivée dans de nouveaux locaux rue de Lyon. Cette évolution géographique a été accompagnée d'un changement de Direction. Ce qui caractérise la fédération, c'est l'implication des GDS adhérents avec plus d'une centaine d'acteurs du réseau qui contribuent à ses actions et ses orientations dans les différentes instances.

Un Contrat d'Objectifs pour renforcer le service aux éleveurs

Le réseau des GDS et sa fédération nationale ont élaboré un Contrat d'Objectifs pour 2017-2021 avec un engagement collectif et les grands axes suivants :

-       Accompagner les éleveurs, dès leur formation puis leur installation, pour un élevage sain et rentable avec un accès aux marchés français et européens et à l'exportation.

-       Etre le référent sanitaire professionnel agricole français pour les ruminants et développer l'organisme à vocation sanitaire (OVS) multi-espèces reconnu par l'Etat, en relation et complémentarité avec nos partenaires publics et professionnels.

-       Contribuer à l'élaboration des textes règlementaires européens et français afin de concourir à développer une réglementation adaptée aux besoins et pouvoir anticiper et informer les éleveurs sur leurs évolutions.

-       Fournir aux éleveurs des outils et un accompagnement pour une gestion préventive et globale de leur élevage, tenant compte des facteurs de risques et des attentes du citoyen consommateur.

-       Faire vivre un réseau fort, organisé et fier des valeurs d'indépendance, de solidarité et de mutualisme qu'il porte.

Missions déléguées : toutes les régions accréditées dans une volonté d'amélioration continue

Suite à l'accréditation de l'ensemble des FRGDS fin 2016, GDS France a continué d'entretenir la dynamique du réseau sur le dossier des délégations et de l'accréditation, dans une volonté d'amélioration continue orientée sur 2 enjeux : la qualité des données d'entrée (remplissage des documents d'accompagnement des prélèvements (DAP) et des rapports de tuberculination) et la fusion des régions avec l'harmonisation des pratiques pour les nouvelles régions avec la mise en place d'un pilotage « grande région ».

Pour les différentes maladies : des succès, des résurgences, des émergences

Pour les maladies enzootiques soumises à plans de lutte, c'est un succès pour l'IBR avec 90 % d'élevages sains et 80 % d'élevages « qualifiés » ; le plan d'éradication de la BVD n'attend plus que l'arrêté ministériel en phase de validation et le plan varroa avec comptage et sensibilisation est en cours d'élaboration.

Parmi les maladies résurgentes qu'on croyait maîtrisées, la tuberculose bovine montre une amélioration en Bourgogne, se concentre en Nouvelle Aquitaine avec un plan national d'action 2017-2021 (biosécurité, faune sauvage et surveillance) ; la gale ovine réapparaît et se développe ; pour la FCO, toute la France est touchée par le BTV8 et maintenant par le BTV4 ; 485 foyers d'influenza aviaire ont été déclarés dans le sud-ouest.

Des maladies émergent ou nous menacent comme les myiases à Wohlfahrtia (attaque en plaine d'une mouche de montagne qui s'étend à très grande vitesse sur le bassin centre ouest), la besnoitiose qui s'étend géographiquement à partir du sud de la France, la peste porcine africaine qui nous menace depuis les pays baltes et la Pologne ou Aethina Tumida, petit coléoptère tueur d'abeilles présent en Italie.

Les fonds de mutualisation : entre solidarité et mutualisme

Le Fond de Mutualisation des GDS (FMGDS) intervient sur la lutte et l'indemnisation des adhérents. Depuis 2015, près de 3 millions d'euros ont été mobilisés via des droits de tirage pour des actions spécifiques départementales (BVD, paratuberculose, IBR, besnoitiose, néosporose...). Pour 2018, via la réserve nationale, le FMGDS va accompagner la lutte contre les myiases à Wohlfahrtia qui touchent le bassin ovin du centre-ouest (Nouvelle Aquitaine).

La section Ruminants du FMSE, fonds de la section ruminant collectés par les GDS, intervient sur les coûts d'immobilisation lors de suspicion de tuberculose, les pertes animales en cas de botulisme ou de charbon.

Les actions de recherche pour une amélioration de la prévention de la surveillance et de la lutte contre les dangers sanitaires

GDS France a créé en 2011 une section Etudes et Recherche. C'est un budget annuel de 900.000 euros avec une large part consacrée à la référence analytique menée au laboratoire ANSES de Niort pour l'IBR, la BVD et la paratuberculose. Ainsi, la mise à disposition de nouveaux outils en matière de kits IBR a permis, pour la seule région Bourgogne, une économie de 500.000 €. Cette référence analytique va être étendue à la besnoitiose, au visna-maëdi ou au CAEV avec 2 nouveaux partenaires (LNCR et ENVT).

Les dossiers à enjeux transversaux et internationaux

Parmi les dossiers transversaux, nous retrouvons le bien-être animal avec la création des commissions départementales et la reconnaissance des GDS reconnus en première ligne pour leur mise en œuvre, le plan Ecoantibio avec le succès du plan 1 et l'implication dans le plan 2 ou la plateforme sanitaires des GDS. GDS France est également présent dans les groupes de travail « feuille de route vétérinaire » ou le financement du sanitaire animal oublié dans la loi NOTRe qui détermine les compétences des différentes collectivités.

Pour les dossiers internationaux, GDS France et la FESASS (Fédération Européenne pour la Santé Animale et la Sécurité Sanitaire) ont créé un bureau commun à Bruxelles pour être proche de l'Union Européenne, notamment pour la Loi de Santé Animale avec 21 textes d'application dont la catégorisation des maladies avec des enjeux forts pour les échanges européens avec le concept d'une seule santé (One Health).

La défense des éleveurs et de la santé de leurs animaux

En clôture de cette AG, Michel Combes, Président de GDS France, a notamment indiqué : « C'est pour moi l'occasion de réaffirmer les caractéristiques d'un GDS qui en font la seule organisation d'éleveurs représentative à même d'assurer la coordination des actions sanitaires, les mots le caractérisant : Eleveurs, Technique, Indépendant, Impartial, Mutualiste, Représentatif, Proche. Nous sommes la SEULE organisation professionnelle à cumuler toutes ces caractéristiques, ce qui est très important dans le cadre de la gouvernance sanitaire et des choix à venir. Le maillon départemental est à conserver car il garantit la réactivité, l'efficacité et la pérennité de l'action. Quand un éleveur a un souci, il sait s'appuyer sur son GDS. Le GDS n'est inféodé à aucun intérêt politique, aucune mouvance philosophique si ce n'est la défense de l'élevage, aucun intérêt économique ou commercial (...), ce sont des femmes et des hommes engagés, passionnés avec une idée en tête : la défense des éleveurs et de la santé de leurs animaux.