Manifestation anti-ours dans les Pyrénées-Atlantiques, malgré le départ d'Hulot

Quelque 200 personnes, dont de nombreux bergers avec quelques élus, ont manifesté mercredi à Etsaut (Pyrénées-Atlantiques) pour dire leur refus de l'introduction d'ours dans le massif, comme le souhaitait Nicolas Hulot, un rassemblement qui a vu aussi des jets de sang et de carcasses.

Bérets basques et bâtons de bois, les bergers, accompagnés de quelques élus de la vallée d'Aspe dont le député Jean Lassalle, s'étaient donnés rendez-vous dans ce village de 61 habitants où l'ancien ministre de la Transition écologique comptait venir plaider la cause de l'introduction de deux ourses dans le massif.

Malgré la démission de Nicolas Hulot, les bergers avaient maintenu le rendez-vous pour montrer leur détermination à protéger leurs troupeaux des prédateurs. "Nous avons choisi aussi d'être ici parce qu'Hulot devait y venir et pour dire +Non, le pastoralisme ne peut pas vivre avec les prédateurs+", a lancé Olivier Maurin, co-président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne (FTEM). 

"La deuxième raison... c'est que la mairesse, Elisabeth Medard, est pour la réintroduction des prédateurs, on va lui expliquer ce qu'elle ne veut pas entendre", a-t-il poursuivi.

Hulot ou pas

"À partir de maintenant, je compte sur vous pour organiser des battues contre le loup hybride qui sévit dans la vallée d'Ossau et des tirs d'effarouchements contre les deux ourses qui seront, Hulot ou pas, réintroduites", a-t-il dit aux bergers. La manifestation est ensuite montée d'un cran : hurlements, insultes, jets de carcasses et de sang de brebis sur la chaussée, devant la mairie, et entre autres, sur la voiture d'un des quarante gendarmes sur place.

"Ce sang, c'est celui de nos brebis qui coule sous les prédateurs. Nous n'avons rien à dire à Mme le Maire", a lancé M. Maurin. "Nous sommes pris en otages par des extrémistes qui n'écoutent pas l'opinion des autres", a dit à l'AFP la maire, Elisabeth Medard, 62 ans, sans étiquette, annonçant son intention de "porter plainte contre les dégradations pour atteinte aux biens publics". "Je suis favorable au renforcement de l'ours parce qu'il fait partie du patrimoine. Au début du 20e siècle, plus de 90 ours cohabitaient avec les bergers", a-t-elle souligné.