Pyrénées: une centaine d'élus béarnais et basques écrivent à Hulot contre l'ours

Une centaine de maires et élus de vallées du Béarn et du Pays basque ont écrit à Nicolas Hulot, le "conjurant" d'abandonner le projet de réintroduire deux ourses dans les Pyrénées occidentales, un "ensauvagement programmé" selon eux au risque de grave impact social, économique et de sécurité.

Dans la missive au ministre de la Transtion écologique, signée par 100 communes, 7 commissions syndicales intercommunales, 9 groupements pastoraux, les élus se disent "choqués", "meurtris", "indignés" par la décision prise sans avoir préalablement pris le temps de (les) informer et de (les) questionner". Pour les élus qui se décrivent non pas comme "anti" mais "pour", "pour la vie dans nos vallées", pour la paix dans nos villages", le projet gouvernemental, au-delà des deux ourses, est celui d'une "population autonome et viable" représentant plus d'une centaine d'ours, dont une quinzaine en Pyrénées-Atlantiques et, afin de créer un milieu favorable à l'ours, "de réduire l'influence humaine".

"Ce n'est pas d'un projet d'introduction de deux ourses dont nous avons besoin", mais de construire en urgence un "projet de territoire" qui traite "de la transmission et du renouvellement de l'agriculture, du commerce, de l'artisanat, des activités touristiques et aussi de l'accès à l'école publique, aux soins, au service public..."; écrivent-ils. 

"tout simplement impossible"

L'"ensauvagement programmé" par la réintroduction d'ours menacera l'activité des éleveurs transhumants, garants de la richesse de la biodiversité, poursuivent les élus. Et il sera "tout simplement impossible" pour les maires d'assurer leurs obligations de sécurité pour "plus de 80.000 brebis, 20.000 vaches, 3.500 chevaux, 2.500 chèvres et 3.000 ruches qui transhument dans 6.500 km2". Au-delà du pastoralisme cet "ensauvagement" "impactera l'ensemble des activités liées au tourisme, à commencer par les sports de montagne et de pleine nature".

En mars, Nicolas Hulot a annoncé qu'il souhaitait "engager la réintroduction de deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques à l'automne", car il ne reste que deux mâles dans ce département, dont le fils de Cannelle, dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées, tuée par un chasseur en 2004."Votre décision est prise, la concertation n'a plus de sens", insistent les élus, alors que le préfet des Pyrénées-Atlantiques Gilbert Payet, mandaté par le ministre, mène depuis plusieurs semaines une concertation de terrain, avec les pro et anti-ours.

La venue du ministre avait été annoncée par M. Payet, une fois sa copie rendue au ministère, "ce qui est en cours", a précisé la préfecture. Qui a toutefois indiqué vendredi "ne pas avoir de confirmation sur une venue et une date" de M. Hulot.