[Sommet] Sècheresse : « la décapitalisation est inéluctable »

A l’occasion d’une conférence de presse, la FNSEA et la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont alerté sur les dégâts provoqués par la sècheresse, particulièrement importante dans la région.

Au sommet de l'élevage, les éleveurs sont inquiets. Après la canicule de cet été, le manque d'eau ne fait qu'aggraver la situation des prairies. Le prix des fourrages s'envole et avec elle le risque de décapitalisation du cheptel s'accroît en raison du manque d'aliment. « la décapitalisation est inéluctable. Parfois le prix du fourrage dépasse le prix de certaines vaches sur 9 mois » déclare Patrick Bénézit, secrétaire général de la FNSEA. Il insiste « on a besoin de mobiliser tous les outils ! » Faisant référence à leur demande au ministre de l'agriculture pour l'instant restée sans réponse : avance de trésorerie à hauteur de 90% sur les aides PAC pour le 15 octobre, exonération simplifiée de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), la mise en place du fond d'allègement des charges (FAC) ainsi qu'une prise en charge des cotisations sociales au vu de l'ampleur de la sècheresse.

Neuf mois d'hiver

« Pour l'instant nous n'avons que des discours de bonnes intentions du ministre de l'agriculture » s'agace Jérôme Despey. Il insiste « nous voulons que le ministre ait la décence de répondre aux questions que nous lui posons depuis cet été. » D'après Christiane Lambert, près de 48 départements sont concernés par la sècheresse en France. « On va vers 9 mois d'hiver et 9 mois d'hiver on ne sait pas faire » précise Patrick Bénézit. Avant d'ajouter « il existe un fond des calamités, plutôt prévu pour les sécheresse de printemps. Il faut revoir les modes d'accès à ce fond, car aujourd'hui en élevage on ne passera pas cette sècheresse sans des soutiens financiers forts. » En visite officielle au Sommet de l'élevage demain matin, la FNSEA et la FRSEA espèrent que Stéphane Travert pourra leur communiquer des réponses favorables sur le sujet. 

Animaux non finis

Christiane Lambert insiste « on voit déjà aujourd'hui des ventes d'animaux en raison de manque de fourrages » et ce phénomène pourrait s'amplifier. Les prévisions météo ne sont pas pour l'instant en mesure de rassurer les éleveurs, puisqu'à ce jour il n'y a pas de pluie significative de prévue, ce qui empêchera probablement une pousse automnale de l'herbe. Les fourrages viendront probablement à manquer pour bon nombre d'agriculteurs. Ils ne pourront pas s'approvisionner au nord de la France qui a déjà vendu au pays de l'Est également victime d'une sècheresse plus tôt dans l'année. Outre la très possible décapitalisation qui viendra probablement peser sur les cours, Christiane Lambert s'inquiète de voir « arriver des animaux non finis sur les marchés. » Ce ne sont pas les prix qui permettront de reconstruire une trésorerie. La présidente de la FNSEA réclame également une gestion européenne de ces aléas qui seront amenés à se reproduire dans les années à venir.