Vaches lourdes et insuffisamment conformées : un épiphénomène qui prend du poids

D’après une étude de l’Institut de l’élevage, la part des vaches de races allaitantes supérieures à 450 kg et insuffisamment conformées serait en augmentation depuis 2008.

Depuis 2008, l'Institut de l'élevage a constaté un alourdissement moyen de 3kg/an, des vaches de races allaitantes. Cette augmentation est à combiner à une conformation jugée « insuffisante », à savoir R= ou inférieure. La proportion de vaches lourdes et insuffisamment conformées (LIC1) était de 4,5% en 2015, soit moins de 30 000 têtes, contre 3,9% en 2012. Au sein des abattages totaux, les vaches LIC représentent plus de 20% en Rouges des Prés, 5,5% des Charolaises, 4,3% des Blondes d'Aquitaine et moins de 1% des Limousines. D'après une précédente étude2 de l'Institut de l'élevage, ces carcasses lourdes et insuffisamment conformées ne rencontreraient ni le marché des bouchers traditionnels qui cherchent de très bonnes conformations, ni celui des GMS qui préfèrent travailler avec des carcasses plus légères. Ce dernier reste cependant le principal débouché des LIC.

Côté prix, c'est tout de même la conformation qui est la première variable explicative du prix d'achat après la période de vente, elle influe sur 40% du prix. L'Institut de l'élevage constate en moyenne 5 centimes d'écart par tiers de classe. Une tendance qui s'est accentuée en 2014 et 2015. Cependant, le poids carcasse de l'animal reste le levier le plus fort sur le prix. Il a un effet strictement positif sur le prix au kilo, particulièrement pour les moins bonnes conformations.

L'étude permet d'établir une estimation de prix pour un type donné de vache charolaise vendue en 2015. Ainsi une vache charolaise R-3 de 420kg aurait été vendue 1 609€ soit 3,83€/kg. Si la vache avait été plus lourde de 30kg, l'éleveur aurait obtenu d'après l'étude, 130€ supplémentaires.  Si cette finition permet de gagner un tiers de classe, l'espérance de gain est alors, d'après l'étude, de 146€ dont 31€ lié à la hausse du prix au kilo (20% du gain). « La confrontation avec les coûts supplémentaires liés à la finition montre que les éleveurs conservent un gain net à l'alourdissement, et ce d'autant plus que la conformation est médiocre. »

1 : Vaches de poids supérieur à 450 kg et de conformation R ou moins.

2 : Etude de 2015 de l'Institut de l'élevage, « Où va le bœuf ».