Eté 2021 : le bilan météo

Jérôme Cerisier, météorologiste chez DTN, dresse le bilan de cet été qui, contrairement aux cinq années précédentes, n’a pas connu d’épisode de canicule généralisé. Après un mois de juillet très humide, un déficit pluviométrique d’environ 30% est observé au mois d’août.

L’été 2021 touche à sa fin, car rappelons que météorologiquement parlant, il s’étend du 1er juin au 31 août. « Ces dates ont été choisies d’une part pour s’harmoniser avec le calendrier, mais aussi car c’est statistiquement à cette période de l’année qu’il fait le plus chaud, début juin étant traditionnellement plus agréable que début septembre », indique Jérôme Cerisier, météorologiste chez DTN. Contrairement aux cinq années précédentes, il n’y a pas eu d’épisode de canicule généralisé au cours de l’été 2021, mais simplement une chaleur modérée persistante en juin, et un bref pic caniculaire uniquement sur le sud-est du pays aux alentours du 15 août.

L’été 2021 aura été globalement très mitigé, « mais se termine tout de même avec un excédent thermique de +0,6°C (mais très proche des futures moyennes 1991-2020), tandis que l’excédent de pluie atteint 13%, surtout conditionné par la période du 15 juin au 15 juillet très orageuse, avec notamment les intempéries dont on se souvient sur la moitié nord liées à de multiples gouttes froides », poursuit Jérôme Cerisier. L’ensoleillement est resté assez proche de la normale, quoiqu’un peu juste (-5%), avec un soleil bien timide sur le nord-est (jusqu’à -20%) et globalement fidèle au poste sur les régions méridionales, et notamment la Méditerranée.

Températures frisquettes

Concernant le mois d’août, il s’est à nouveau montré légèrement plus frais que la normale, avec un infime déficit de -0,3°C par rapport à la normale 1981-2010. « C’est notamment le cas sur la moitié nord, où le flux de nord à nord-ouest dominant a ramené pas mal de nuages et des températures trop frisquettes pour la saison, avec un déficit compris de -0,5°C à -1°C », indique le météorologiste. En revanche, les valeurs se sont montrées excédentaires entre la région Paca et la Corse, avec jusqu’à +1,1°C à Nice ou +1,4°C à Ajaccio. Cela s’explique par la courte période caniculaire observée en milieu de mois, pas de records mais des maximales souvent comprises de 35 à très localement 40°C, ainsi que pas mal de vent, ce qui a causé le grand incendie dans le Var avec près de 7000 hectares brûlés.

Un mois d’août moins pluvieux

Du côté des précipitations, malgré le rendu souvent mitigé au nord, elles ont été globalement plus rares que la normale, avec notamment des orages plutôt discrets, seuls deux ou trois dégradations significatives ayant circulé, plutôt sur les régions de l’est. A noter qu’un orage diluvien a concerné le secteur de Pignans (Var) le 24 août avec parfois plus de deux mois de pluie en moins de deux heures, mais pour le reste, le temps s’est montré relativement sec. Selon DTN, un déficit pluviométrique d’environ 30% a été observé à l’échelle du territoire, plus marqué du sud-ouest au bassin parisien (-40 à -70%, jusqu’à -73% à Biarritz avec seulement 26 mm dans cette ville traditionnellement arrosée). C’est le nord-est, souvent en limite du flux perturbé sur l’Europe Centrale, qui a été le plus arrosé avec +10 à +20% entre Lille et Strasbourg.

« Malgré cette dominante sèche de bordure anticyclonique, le soleil n’a pas non plus été très généreux sur la moitié nord, souvent aux prises avec des débordements nuageux vents de la Manche ou du Bénélux. En revanche, la moitié sud a davantage profité d’un ressenti estival dans la durée, précise Jérôme Cerisier. On note un léger déficit de 10% à l’échelle de l’hexagone, mais une situation contrastée avec des valeurs parfois déficitaires de 20% au nord, et excédentaires sur la moitié sud ».

Selon le météorologiste, si ce début de semaine reste assez agréable sur le pays, les conditions devraient ensuite progressivement se dégrader par le sud à partir de jeudi, ce qui pourrait augurer d’un week-end prochain assez maussade. « A noter que la fiabilité reste encore relativement limitée, et que cette dégradation pourrait être assez passagère, l’automne devrait donc arriver en douceur… », conclut-il.