Février 2024 : printanier à l’échelle de la France mais également dans le Monde entier

Le mois de février 2024 fut exceptionnellement doux mais aussi très humide (+62%) et le soleil a brillé par son absence (-44% de luminosité). Nous terminons le mois avec un excédent thermique de 3,4 degrés par rapport à la normale climatique 1991-2020. Il devient le mois le plus doux depuis février 1990, où l’excédent avait dépassé les 4 degrés.

Cet hiver 2023-2024, avec un excédent de 1,9 degrés, se classe à la 3ème place des hivers les plus doux derrière 2019-2020 (+2,3 degrés) et 2015-2016 (+2,1 degrés). Ce qui est frappant est que ce top 3 se situe au cours des 9 dernières années.

Source graphique : @nicolaslefriant Source des données : https://www.meteo.fr

Un mois de février sombre, pluvieux mais chaud 

A l’exception du coup de froid survenu entre le 7 et le 21 janvier, c’est bien la grande douceur qui s’est imposée en France si bien que la végétation a entre 2 et 3 semaines d’avance. Attention au probable gel tarif en avril. 

La pluviométrie a été très excédentaire en ce mois de février avec + 62% ce qui porte à + 20% pour ces 2 premiers mois de l’année 2024 alors que nous étions à un déficit de 27% au 1er mars 2023.

Point positif : les niveaux des nappes phréatiques sont globalement hauts à très hauts sur la plupart de nos régions à l’exception des départements de la Loire et la plupart de ceux bordant la Méditerranée. Le Roussillon est toujours la région la plus défavorisée avec des niveaux très bas ce qui engendre encore de très nombreux arrêtés préfectoraux (niveau de crise). Au cours de ces 3 mois de l’hiver 2023-2024, nous n’avons relevé que 43,4 mm à Perpignan contre une normale climatique de 155,9 mm. Résultat, un déficit pluviométrique de 72,2 % !

Enfin, l’ensoleillement a été globalement dans la norme du 1er décembre au 31 janvier, mais nous avons vécu un mois de février 2024 bien sombre sur pratiquement l’ensemble du pays (-44%) à l’exception, encore une fois, des régions proches de la Méditerranée qui sont restées dans les moyennes.

Il a fait également doux et chaud à la surface de la Terre

La carte, ci-dessous, représentant l’anomalie de la température moyenne à la surface de la Terre au cours de ce mois de février 2024, est édifiante : peu de régions ont connu des températures plus froides que la normale. Finalement, l’anomalie globale est de +0,8°C mais il s’agit du 9ème mois consécutif (de juin 2023 à février 2024) les plus chauds jamais observés depuis plus de 170 ans !

Sources : NOAA et Karsten Haustein

Néanmoins, au cours de la dernière décade du mois de février 2024, la tendance a un peu évolué. L’excédent devient moins important que lors des derniers jours de février 2016. Rappelons qu’en 2015-2016, nous avions subi l'épisode El Niño. Le phénomène climatique El Niño (températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique) exerce donc une influence très importante sur l’évolution du climat en accélérant le réchauffement climatique globale de la Terre.