Euralis : entre modernisation et adaptation

À l'occasion de son assemblée générale, Euralis a ouvert les portes de son abattoir des Herbiers (85) avant de présenter ses stratégies de communication.

Créée en 1936, la coopérative Euralis innove, valorise et transforme les productions des agricultures du Sud-ouest à l’origine. Sur le site des Herbiers (85), on retrouve deux marques emblématiques de la coopérative : Rougié et Maison Montfort. « Notre abattoir des Herbiers est spécialisé dans le canard gras, et nous faisons uniquement des produits crus », explique Bruno Martineau, directeur du site. Ce sont trois millions de canards gras, collectés auprès de 200 éleveurs du Grand Ouest, qui sont abattus chaque année sur le site. « On travaille en proximité avec 200 éleveurs dont les deux-tiers sont des Pays de la Loire et le dernier tiers sur la Bretagne. » Avec un site ayant les capacités de sortir 3 000 canards à l’heure, il faut de la main-d’œuvre et dans un bassin d’emploi comme les Herbiers, où le taux de chômage est très faible, ce n’est pas évident. « Le site doit continuellement évoluer pour s’adapter au marché mais aussi pour garantir un environnement de travail optimisé aux équipiers. À la sortie du Covid, le plan de France Relance est apparu et il y avait une partie sur la modernisation des abattoirs avec l’ergonomie des postes, le bien-être animal et le développement durable. » Plus de trois millions d’euros ont été investis dans la chaîne de production pour éviter au maximum le port de charge, tous les postes sont à hauteur et d’autres postes ont été automatisés comme l’accrochage des têtes et bientôt la découpe des ailes. « On a fait ce travail de modernisation pour que les équipiers soient dans de bonnes conditions pour travailler, mais aussi pour répondre au marché. Aujourd’hui, on a de plus en plus de demandes pour des foies déveinés, ce qu’on n’avait pas avant. On a revu entièrement la salle des foies frais pour l’optimiser au maximum, et plus de 80% des foies sont déveinés. »

Poumon droit, poumon gauche

C’est le nom que donne Bruno Traverse, directeur général d’Euralis gastronomie, à ces deux marques qui sont complémentaires. « La filière canard gras a connu sept ans de crise sur les huit dernières, et on avait un vrai besoin de faire vivre les marques auprès des utilisateurs et des consommateurs. Malgré les changements de consommation des Français vers des alternatives moins coûteuses par exemple, le foie gras reste partie intégrante de notre culture. C’est le produit des fêtes. » Les deux marques ont employé des stratégies de communication différentes. Tandis que Rougié s’appuie sur des partenariats et des évènements comme le Trophée Jean Rougié, dénicheur de talent et seul concours où les participants peuvent utiliser à volonté du foie gras et de la truffe, Maison Montfort, destinée à la GMS, a fait le pari de faire évoluer ses gammes. Les gammes connues sous les noms Excellence et Grand Héritage deviennent Gastronomie, Authentique et on va voir apparaître la gamme Recette territoire pour répondre à la demande des consommateurs d’avoir du local. Maison Montfort va aussi mettre en place des spots publicitaires, durant les prochaines semaines, en partenariat avec cinq émissions culinaires comme Cauchemar en cuisine, Norbert commis d’office, bien connues du grand public et des consommateurs.