Future Pac : les grandes cultures craignent d’être pénalisées

Les propositions du ministère de l’Agriculture pour l’élaboration du plan stratégique national de la future Pac inquiètent l’AGPB, l’AGPM, la CGB et la Fop. Selon les producteurs et productrices de grandes cultures, les propositions mises sur la table risquent de pénaliser les exploitations dont le revenu est déjà en berne depuis plusieurs années.

« A la veille des arbitrages qui vont engager les aides PAC pour la période 2023-2027, nous tirons la sonnette d’alarme sur les propositions mises sur la table dans le cadre du Plan Stratégique National, qui risquent de pénaliser de nouveau les exploitations de grandes cultures », alertent dans un communiqué de presse les associations spécialisées de la FNSEA des producteurs et productrices de blé, maïs, betterave et protéagineux. Rythme de la convergence des aides, taux de paiement redistributif, accès à l’éco-régime... les orientations proposées par le ministère de l’Agriculture inquiètent les organisations, qui formulent sept attentes :

- Le revenu des producteurs de grandes cultures doit être sécurisé par les aides du 1er pilier, l’augmentation des transferts vers le second pilier doit donc cesser.

- La convergence des aides doit être limitée et compensée pour les situations les plus impactées.

- Les aides couplées doivent être adaptées afin de compenser les effets de la convergence et favoriser la structuration des filières, voire par le développement de programmes opérationnels.

- L’éco-régime, destiné à accompagner la transition agroécologique, doit être accessible à tous et sans distinction de modèles, avec la reconnaissance de schémas de certifications tels que la certification environnementale de niveau 2 et la certification maïs. Aussi, la certification des pratiques, telle la certification environnementale de niveau 2, la certification maïs, comme le recours à des pratiques agronomiques vertueuses doivent permettre l’accès à ces programmes.

- Le taux du paiement redistributif doit être limité à 10% et s’appliquer jusqu’à la dimension moyenne des exploitation françaises (63 ha).

- Une protection des exploitations face à la multiplication des aléas grâce au développement des outils de gestion des risques et plus particulièrement de l’assurance climatique, avec un déclenchement dès 20% de perte.

- Un soutien amplifié à l’investissement pour les exploitations de grandes cultures afin de favoriser les transitions et en particulier pour les zones intermédiaires, ces territoires aux potentiels de production limités par des contraintes naturelles, nécessitant en effet une aide complémentaire.

Les associations rappellent que depuis 8 ans, le revenu annuel moyen des producteurs et productrices de grandes cultures est de moins d’un Smic par an, en raison de la chute des prix des marchés depuis 2012, des conséquences des dernières réformes de la Pac et de la réduction des moyens de production. La FNSEA attend désormais du ministre « qu’il fasse évoluer les propositions sur la table ».