Génétique : l’adaptabilité des poules à leur milieu peut être transmise par les gênes

Trois indicateurs de résilience transmissibles aux descendants ont été découverts chez la poule pondeuse. Leur prise en compte dans les programmes de sélection permettra d’améliorer la capacité des volailles à s’adapter à des perturbations de leur environnement, dans un contexte de changement climatique et de diversification des modes d’élevage, liées aux attentes sociétales de bien-être animal et de démédication.

La capacité de la poule à s’adapter à des perturbations de son environnement d’élevage est héritable d’environ 10%, c'est à dire qu'elle peut être en partie transmise par les gênes d'une génération à l'autre. C’est ce qui ressort d’une récente étude menée par l’Inrae, l’université de Wageningen (Pays-Bas) et l’entreprise de sélection Hendrix Genetics.

Elle a porté sur l’analyse des données de ponte de 60 000 poules pondeuses issues de deux lignées pures (White Leghorn et Rhode Island), suivies pendant 58 semaines.  

Une chute du taux de ponte survient souvent lorsque l’animal fait face à une perturbation de son environnement, par exemple des variations de température ou une exposition à des pathogènes. Les scientifiques ont d’abord estimé le rythme de ponte attendu en l’absence de perturbation pour chaque poule. Puis ils ont calculé par animal l’écart entre la ponte réalisée et celle attendue.

L’analyse statistique des écarts individuels a permis de calculer trois indicateurs de résilience :

  1. Un indicateur de sensibilité aux perturbations : importance de l’écart du rythme de ponte par rapport à la courbe de ponte attendue
     
  2. Un indicateur de vitesse de récupération après une perturbation : évolution sur deux semaines consécutives de l’écart du taux de ponte par rapport à la courbe attendue
     
  3. Un indicateur général de résilience tenant compte à la fois de la sensibilité de la poule et de sa capacité de récupération

 

Avec ces trois indicateurs faciles à calculer, il devient possible de mesurer la résilience d’une poule, un caractère jusqu’à présent complexe à évaluer. « Ces résultats montrent qu’il est possible d’inclure l’amélioration de la résilience dans les programmes de sélection des poules pondeuses », souligne l’Inrae. Une dimension de plus en plus importante à prendre en compte avec l'évolution des modes d'élevage (attentes bien-être, démédication) et la nécessité d'avoir des volailles s'adaptant à des milieux d'élevage plus diversifiés et davantage sujets à des perturbations comme les variations de température ou l'exposition à des agents infectieux. 

"Par ailleurs, en limitant les chutes de ponte, sélectionner sur la résilience permettra indirectement d’augmenter la production d’œufs», avance l'Inrae.