Prévention du suicide : Comment orienter les exploitants et salariés agricoles en détresse ?

Mal-être, dépression, solitude, idées suicidaires… Quelqu’un de votre entourage est peut-être en situation de détresse ? Il est possible de l’orienter vers des dispositifs d’accompagnement professionnels.

Décès dans l'entourage, menace sur l'activité professionnelle, rupture amou­reuse, crise dans le couple, période de solitude, etc. Ce sont autant de situations qui peuvent entraîner un mal-être qu'il ne faut pas minimiser. Le mal-être en mi­lieu agricole est une réalité préoccupante. Chacun peut agir pour accompagner les personnes touchées. Pour ce faire, il importe de savoir détecter les premiers signes de détresse.

Les évocations plus ou moins directes à l'acte suicidaire et les propos dévalori­sants sont des signaux d'alerte à prendre en considération. Exemples de phrases qui doivent mettre la puce à l'oreille. « Bientôt, je n'embêterai plus per­sonne », « Ce serait beaucoup mieux pour tout le monde si je n'étais plus là », « Je n'ai pas ma place ici. Je ne sers à rien » ou encore « Je n'en peux plus. » Le suicide est souvent évoqué comme une solution pour ne plus souffrir.

Mettre des mots sur un mal-être. Un tel processus n'est pas inéluctable. Il est possible d'orienter les personnes en souffrance vers les dispositifs mis en place par la Mutualité sociale agricole (MSA), en premier lieu le service Agri'écoute, afin de les aider à parler de leur mal-être. Le numéro Agri'écoute, joignable au 09 69 39 29 19 au prix d'un appel local (gratuit depuis une box), permet d'échan­ger anonymement et à tout moment, week-end et nuit compris, avec un écou­tant professionnel.

Il propose, grâce à une écoute active, de mieux cerner les éléments qui dé­clenchent le mal-être et de prendre du recul par rapport à une situation difficile. Il aide à mettre des mots sur ses émotions et orienter vers des solutions. L'utili­sation d'un simple pseudonyme permet un suivi personnalisé dans le temps, tout en gardant son anonymat.

Des équipes impliquées au sein de la MSA. Les personnes peuvent aussi être accompa­gnées, avec leur accord pour lever l'anonymat, par l'une des 35 cellules pluridisciplinaires de pré­vention du suicide de la MSA. Composées de travailleurs sociaux, médecins du travail, méde­cins conseil et conseillers en prévention, elles in­terviennent pour trouver des solutions avec la personne en détresse, en fonction de la situation.

Article JA MAG PARIS - Anthony Landreau CCMSA - n° 752/2018