Glyphosate : 7 millions d'euros pour accélérer la recherche sur les alternatives

Le gouvernement va débloquer une enveloppe de sept millions d'euros supplémentaires pour accélérer la recherche sur les alternatives au glyphosate, a annoncé le 5 novembre le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie devant des parlementaires.

Décidé à "mettre le paquet pour identifier les solutions face aux éléments de blocage qui sont devant nous aujourd'hui", M. Denormandie a dit vouloir consacrer "dès le budget de cette année sept millions d'euros supplémentaires à la recherche dans les alternatives au glyphosate". Cette enveloppe vient s'ajouter aux 30 millions d'euros déjà prévus pour la sortie du glyphosate.

Auditionné par la mission parlementaire sur la stratégie de sortie du glyphosate, M. Denormandie a aussi annoncé la nomination d'un ingénieur, Hervé Durand, comme chef de projet au côté du préfet Pierre-Etienne Bisch, coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate. M. Durand aura la charge "d'accompagner l'ensemble de cette transition (...) de manière opérationnelle", a précisé le ministre.

Également entendue lors de cette audition, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a évoqué le plan de protection des pollinisateurs qui doit être mis en place d'ici la fin de l'année.

Alors qu'un arrêté interdit depuis 2003 l'épandage d'insecticides pendant la période de floraison, Mme Pompili souhaiterait étendre cette interdiction à tous les produits phytopharmaceutiques, notamment herbicides et fongicides, tout en s'engageant à ne "pas laisser les agriculteurs sans solution".

Cette annonce "revient entre les lignes à obliger les agriculteurs à pulvériser la nuit tous les produits", a estimé le corapporteur de la mission, député de la Creuse et agriculteur, Jean-Baptiste Moreau, qui a dénoncé une "provocation". Appelant à "apaiser les débats", M. Denormandie a appelé à procéder "avec méthodologie, ambition, mais méthode".