Les cours peuvent-ils repartir à la hausse ?

Le rapport du département américain à l’agriculture paru le 12 août a surpris les analystes et a provoqué une baisse des cours du maïs et du blé. Le marché peut-il repartir à la hausse ? Eléments de réponse avec Gautier Maupu, expert chez Agritel. 

Depuis de nombreuses semaines, les inondations qui ont sévi au printemps sur la Corn Belt des Etats-Unis faisaient craindre une baisse des surfaces de maïs chez le plus gros producteur mondial. Début juin, le département américain à l'agriculture (USDA) avait d'ailleurs largement révisé à la baisse son estimation de production pour la campagne 2019-2020, à 348 millions de tonnes (Mt) contre 382 Mt espéré. Ces craintes pesaient sur les cours mondiaux du maïs et, par répercussion, sur ceux du blé. 

Or, malgré les difficultés rencontrées au semis par de nombreux agriculteurs américains, il semble que la baisse de production sera moins drastique que prévu. Le 12 août, l'USDA a en effet publié dans son rapport mensuel des chiffres de surfaces et de rendements de maïs bien au dessus des attentes des opérateurs. « Le marché a été très surpris du rapport USDA », fait savoir Gautier Maupu, analyste chez Agritel. Les surfaces de maïs semées aux Etats-Unis ont été estimées par l'USDA à 90 millions d'acres, « contre 88 attendus », indique Gautier Maupu. Le rendement est lui aussi estimé au dessus des attentes, ce qui fait que la production est affichée en hausse par rapport à la publication du mois de juillet. « Le marché a vraiment accusé le coup à Chicago, et cela a aussi eu un impact sur le marché européen », explique l'analyste. Résultat : les cours du maïs comme du blé ont plongé, aussi bien sur Chicago que sur Euronext.

En blé pourtant, les chiffres publiés dans le rapport USDA du 12 août ne sont « pas vraiment baissiers pour le marché », constate Gautier Maupu. La production de blé est en effet révisée à la baisse chez les principaux pays exportateurs, notamment en Russie et en Union européenne. Une situation qui ne suffit cependant pas à redresser les cours du blé, plombés par ceux du maïs. 

Concernant le colza, bien que la situation se soit tendue avec la forte baisse de la production en Union européenne, « la situation reste lourde sur le complexe oléagineux et le colza est cher par rapport au canola canadien et au soja », note Gautier Maupu, qui estime que « la barre des 400 euros/tonne paraît aujourd'hui difficile à franchir ».  Une note d'espoir cependant : « la saisonnalité des prix du colza prône pour une hausse des prix plutôt en fin d'année quand les acheteurs sont de retour », fait-il savoir. Patience donc.