Guerre en Ukraine : l’Europe autorise la mise en culture des jachères pour 2022

Pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, l’Europe permet d'exploiter les jachères au même titre que les autres cultures, levant de facto l’obligation des SIE pour toucher le paiement vert.

Dès le 2 mars, les ministres de l’Agriculture européens avaient souligné les risques pour la sécurité alimentaire que faisait peser l’invasion russe en Ukraine, appelant à des mesures d’urgence et à d’autres de plus long terme. Le 23 mars, la Commission européenne a validé la possibilité de mettre en cultures les jachères. On pourra ainsi les faire pâturer ou les récolter, ou bien les emblaver avec une culture traditionnelle.

Concrètement, cela signifie une levée des obligations liées aux surfaces d’intérêt écologique (SIE), puisque les jachères font partie de ce dispositif. Outre l’utilisation en fourrage (pour les jachères en place ou les terres les moins productives), il sera possible d’emblaver des cultures de printemps sur des parcelles initialement prévues en jachère pour respecter les 5 % de SIE.

La conduite pourra se faire comme pour toute culture conventionnelle, y compris en appliquant des engrais et des produits phytosanitaires. Autre conséquence de cette « banalisation » des jachères : même récoltées ou exploitées, les jachères pourront être comptabilisées comme une culture à part entière dans le cadre de l’obligation de la diversité des assolements.

Selon le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski, cette mesure représenterait un potentiel de mise en culture de 4 millions d’hectares en Europe, sur la base des surfaces déclarées en jachère ou en culture protéagineuse non fertilisée au titre des SIE en 2020. Cette décision est limitée à l’année de récolte 2022. Pour l’heure, il n’est pas question d’un tel régime dérogatoire pour les cultures qui seront semées cet automne.