Installations 2022 : une bonne dynamique avant l’année charnière 2023

Cinquante-sept dossiers d’installation en agriculture ont été agréés pour bénéficier de la DJA dans le Cher en 2022. En 2023 s’ouvre une nouvelle période pour les aides à l’installation, avec une redéfinition de la DJA et la création de la dotation nouvel agriculteur.

Les années précédentes, ils étaient 55 jeunes en 2021, 33 en 2020 et 34 en 2019 à obtenir leur accord de financement DJA dans le Cher. Avec 57 projets financés en 2022, la dynamique d’installation reste bonne dans le Cher. « Sur les 57 installations aidées, une majorité de jeunes s’installe hors du cadre familial en 2022 : c’est une tendance qui s’accentue depuis deux ou trois ans. Comme en 2021, près de 60 % des jeunes agriculteurs se sont installés avec au moins un atelier grandes cultures ; 30 % sont en grandes cultures seules », affirme Louis-Marie de Bourayne, chef de l’équipe conseil aux entreprises à la chambre d’agriculture du Cher.

Le nombre d’installations par type de production reste relativement identique, sauf en viticulture, activité pour laquelle un rebond est constaté. « En 2022, 50 % des porteurs de projet avaient un niveau d’étude Bac/BPREA et 50 % un niveau supérieur, pour un âge moyen de 29 ans. Bien que 55 % des jeunes s’installent en société, ils sont majoritairement seuls sur l’exploitation (68 %), une tendance en nette augmentation depuis 2020 », spécifie le conseiller.

« En réalité, les chiffres concernant les superficies et les investissements financiers cachent de grandes disparités », précise Louis-Marie de Bourayne. En 2022, les surfaces à l’installation allaient de moins de 3 ha à plus de 440 ha. De même, les investissements moyens varient de 20 000 € à plus de 900 000 €. Si l’agriculture biologique attirait 30 % des jeunes les années précédentes, les nouveaux installés étaient 11 % à choisir cette voie en 2022. « En cause peut-être, la conjoncture du bio qui traverse une passe difficile », avance-t-il. 

 

NOUVELLE MOUTURE DE LA DJA ET CRÉATION DE LA DNA

Les conditions d’accès à la DJA (voir article paru dans l’édition du 13 janvier 2023 de l’Information agricole du Cher) évoluent, ce qui pourrait attirer plus de candidats à l’installation. « La nouvelle DJA marque une relative simplification sur certains points. Les conditions d’éligibilité sont revues et les modulations moins nombreuses », note le conseiller de la Chambre d’agriculture du Cher. A travers cette dotation, la Région poursuit ses objectifs de multiplier par quatre les productions en bio, de limiter la décapitalisation des cheptels et de favoriser le renouvellement des générations, objectifs retenus comme critères de modulation du montant de la DJA.

"La dotation pour un porteur de projet peut ainsi varier de 14 000 € (montant de base), à 40 000 € si toutes les modulations sont demandées poursuit-il."

Au vu des nouvelles modulations présentées par le Conseil régional, comment va évoluer le montant moyen de la nouvelle DJA pour la ferme Cher ? Celui de l’ancienne mouture privilégiait les installations en ZDS (zone défavorisée simple). « La localisation de l’installation n’aura plus d’impact demain. Or, dans le Cher, 65 % des installations se faisaient en zone défavorisée simple. Cela va impacter négativement le montant moyen de la DJA, qui sera en partie compensée par la valorisation des projets d’élevage ou bio. D’après nos simulations, nous perdrons globalement 2 000 à 3 000 € de DJA, soit un montant moyen qui devrait s’établir à environ 33 000 € par dotation à partir de 2023, ce qui reste attractif pour les jeunes », ajoute Louis-Marie de Bourayne.

 

Que se passe-t-il si le budget dévolu à la DJA s’avère insuffisant au vu du nombre d’installations ?

« C’est ce qui est arrivé en 2022. En septembre, l’enveloppe annuelle prévue était déjà utilisée ; un financement supplémentaire a donc été demandé au ministère pour une centaine de porteurs de projets supplémentaires pour la région Centre-Val de Loire. Il a été accordé. Mais pour la nouvelle DJA, ce fonctionnement ne sera sans doute plus possible : l’enveloppe budgétaire est fixée pour les cinq prochaines années. Toutefois, le Conseil régional a prévu un bilan à mi-parcours pour faire le point sur la consommation de l’enveloppe », précise-t-il. La DNA, quant à elle, vise à aider les porteurs de projet entre 40 et 50 ans qui s’installent pour la première fois en agriculture. Il s’agit donc d’installations après expériences dans d’autres domaines (reconversions professionnelles) ou bien après plusieurs années comme salarié agricole. La DNA ne sera accessible que pour les projets en bio ou avec élevage. Son montant de base est de 9 000 € avec une modulation de 3  000 € si le nouvel agriculteur demande un suivi post-installation.

Pour l’instant, il n’est pas encore possible de déposer de dossier de demande. Le service sera ouvert prochainement. Les budgets cumulés de la DJA (40 % Région Centre-Val de Loire et 60  % Feader et de la DNA sont dimensionnés pour couvrir environ 300 dossiers par an en région Centre-Val de Loire.