« Je conduis mes blés avec des mélanges de variétés tolérantes aux maladies »

Agriculteur à Lattre-Saint-Quentin (Pas-de-Calais), Olivier Neveu fait l'économie de fongicides grâce à des mélanges de blés peu sensibles aux pathogènes.

« Je cultive mes blés en mélange variétal pour lequel je choisis au moins trois variétés tolérantes aux maladies. Cette année, le mélange était composé de KWS Extase, LG Absalon, Fructidor et Chevignon, toutes d’un bon niveau de tolérance à la septoriose. Selon moi, un mélange variétal permet d’optimiser le potentiel des blés. Le groupe est toujours plus fort que l’individu.

Je ne sème jamais mes blés avant le 25 octobre. Mais cette date tardive est un levier moins important pour diminuer la pression des maladies que les variétés ou la densité de semis, selon moi. Sur ce dernier point, je sème 20 % moins dense que ce qui est pratiqué classiquement dans le secteur. À la sortie de l’hiver, les blés sont un peu frêles, un peu clairs mais il y a plus de place pour le tallage et les maladies ne sont pas favorisées.

« aucun fongicide, ni régulateur de croissance, ni insecticide »

Ces trois dernières années, la pression parasitaire a été nulle grâce à mes pratiques et à un printemps sec. Je n’ai appliqué aucun fongicide, ni régulateur de croissance, ni insecticide. Je ne m’interdis pas d’appliquer des pesticides mais j’en mets le moins possible dans un souci de respect de l’environnement.

Je veille en outre à bien fractionner mes apports d’azote, localisés plutôt en fin de cycle pour chercher la qualité avant le rendement. Ce dernier est inférieur de 5 à 7 % à la moyenne du secteur mais j’obtiens de très bonnes marges. En 2020, j’ai produit 92 quintaux/hectare à 11,4 % en protéine, un taux meilleur que la moyenne de la région. Mes blés sont valorisés à la ferme en farine de meule avec une commercialisation en direct. »

EARL du Gy. 15 ha de culture : blé, colza, maïs, pois. Double activité de kinésithérapeute. Adhésion à une Maec avec objectif de réduction d’intrants.