Journée sur le bien-être animal

Il n’y pas de bien-être animal sans bien-être de l’agriculteur. C’était le propos d’une journée organisée par la chambre d’agriculture, à Rougé, pour les éleveurs de bovins.

Le bien-être animal, c’est... « du quotidien », « une nécessité », « ça dépend jusqu’où on va », « normal », « on ne peut pas être éleveur si on n’aime pas nos animaux ». Voici quelques réponses d’éleveurs venus assister à une journée intitulée « Comprendre ses animaux, un atout pour l’éleveur et un levier de progrès pour son système », organisée fin janvier à l’EARL Sable Rouge à Rougé par la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, en partenariat avec le GDS 44. Cette journée entre dans le cadre d’un projet de territoire avec la communauté de communes Châteaubriant – Derval.

Avant toute chose, il a fallu se mettre d’accord sur la notion de « bien-être animal ». La définition repose sur les cinq libertés individuelles : 

  • Ne pas souffrir de faim ou de soif de façon prolongée
  • Ne pas souffrir d’inconfort (par exemple, que l’animal soit propre)
  • Ne pas souffrir de maladie, de douleur
  • Ne pas souffrir de stress ou d’anxiété
  • Pouvoir exprimer ses comportements naturels (par exemple, vivre en groupe)

Une définition plus récente de l’Anses 2018 va plus loin en parlant des attentes des animaux et de leurs perceptions des situations. « Les quatre premières libertés font partie du travail quotidien de l’éleveur. La cinquième concerne les besoins comportementaux : c’est quelque chose de nouveau et c’est ici qu’est focalisé le débat aujourd’hui », explique Céline Peudpièce, vétérinaire et référente en santé et bien-être des animaux d’élevage à la chambre d’agriculture Pays de la Loire.

Aujourd’hui, les scientifiques développent des connaissances sur les besoins et les attentes des animaux ; ils savent, par exemple, qu’un animal est capable de se projeter dans le futur, que lorsqu’une vache oriente ses oreilles vers l’avant, c’est qu’elle est curieuse, etc. « On parvient à décoder tout cela grâce à l’étude comportementale de l’animal. On comprend ce qu’il voit et entend », précise Céline Peudpièce.  

Une fois les jalons posés, le groupe d’éleveurs a suivi cinq ateliers : prendre en compte les perceptions des animaux grâce à l’éthologie (étude scientifique du comportement des espèces animales) ; manipuler en toute sécurité ; le sevrage doux chez les veaux ; lien entre immunité et bien-être ; développer ses marchés grâce à Boviwell. Un panel de sujets qui couvre à la fois le bien-être animal et celui de l’éleveur. « A la chambre d’agriculture, on travaille sur le « one wellfare » ; un seul bien-être. On considère que pour qu’une personne soit heureuse, il faut que ses animaux le soient aussi et inversement. Ce bien-être est aussi lié à l’environnement dans lequel les personnes et les animaux évoluent. Tout va ensemble. » Ces différents ateliers ont permis de mettre en évidence des connexions entre sécurité de l’éleveur et bien-être de l’animal, entre santé des vaches et productivité de l’exploitation agricole, entre stress de l’éleveur et comportement du troupeau, etc. « Agir sur le bien-être, c’est une stratégie pour se protéger des maladies à venir », relève Ariane Klein, vétérinaire au GDS 44, et donc pour garantir une productivité (baisse des mortalités, augmentation de la fertilité…).