Journées nationales de l'agriculture : un pont tendu entre l’écosystème agricole et la société

La 2e édition des Journées nationales de l'agriculture se tiendra les 17, 18 et 19 juin 2002, partout en France. Ces journées se veulent comme un temps fort d’écoute, d’explication et de dialogue.

Il y a exactement un an, était lancée la première édition des Journées Nationales de l’Agriculture. Malgré la pandémie de la Covid et les restrictions sanitaires, les agriculteurs et le grand public avaient répondu présent et transformé ce premier essai en coup gagnant.
Nous sommes aujourd’hui enfin sortis de cette période funeste mais de nouveaux nuages assombrissent l’horizon : la guerre en Ukraine, avec ses terribles drames humains quotidiens, engendre d’improbables conséquences en chaîne qui impactent fortement la production agricole et l’alimentation : production céréalières ukrainienne en péril, stocks de productions végétales confisqués et destruction du matériel agricole par l’armée russe, exportations de denrées alimentaires gelées dans les ports; tous ces événements déstabilisent durablement les marchés mondiaux et perturbent fortement la consommation alimentaire, car la production agricole a d’abord besoin de paix et de stabilité pour se réaliser.
Dans le même temps, le réchauffement climatique et ses conséquences de plus en plus tangibles sur nos modes de vie, l’effet « supplice de Tantale » qu’il provoque particulièrement sur la jeune génération qui voit son horizon se rétrécir ; nous oblige à organiser ces Journées Nationales comme un temps fort d’écoute, d’explication et de dialogue :

  • d’écoute parce que nous ne pouvons pas faire comme si nous n’entendions pas les fortes attentes contradictoires qu’expriment nos concitoyens à l’égard d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, plus proche des territoires, moins consommatrice d’énergie mais qui peinent parfois à en payer le prix.
  • d’explication parce que ces 3 journées, labellisées « Année de la Gastronomie », sont un formidable livre ouvert pour expliquer aux consommateurs qu’avant de se retrouver dans nos assiettes, les aliments sont produits, stockés, transformés, emballés, transportés, parfois cuisinés et servis, et que cette chaîne agroalimentaire française est l’une des plus qualitative au monde.
  • de dialogue enfin parce que lorsque plus de 100 000 personnes se déplacent, partout sur le territoire, pour aller à la rencontre de près de 1 000 acteurs agricoles, il s’agit là d’un formidable sondage grandeur nature qui doit nous permettre de faire mieux comprendre les contributions essentielles que le secteur agricole et agroalimentaire apporte à l’ensemble de la société en termes d’alimentation, d’emploi, d’économie dans les territoires, d’énergie et d’environnement.

C’est la raison pour laquelle nous avons voulu mobiliser l’ensemble de l’écosystème agricole pour cette deuxième édition ; les agriculteurs bien sûr, mais aussi l’amont et l’aval des fermes car tout le secteur est en pleine ébullition. C’est une véritable fourmilière qui change en profondeur sous l’effet de l’arrivée de nouveaux profils, les fameux NIMA (Non Issu du Milieu Agricole), qui irriguent tout le secteur avec un regard neuf, qui bousculent les habitudes, les idées reçues et obligent à se réinventer.
Le changement le plus symptomatique est le phénomène d’hybridation qu’il engendre et qui s’impose progressivement, les «  mariages improbables » comme les qualifie la philosophe Gabrielle Halpern avec de nouvelles façons de se former, de travailler, de produire, de nouveaux modes de commercialisation et des modèles organisationnels en rupture avec le passé.
C’est tout ce brassage de profils, de compétences, d’organisations, de générations et de métiers nouveaux que nous voulons mettre en lumière et faire connaître pour attirer encore plus de jeunes à embrasser cette diversité de métiers, véritable vivier d’emplois.
Voilà pourquoi nous sommes très heureux de constater que les sites proposés pour cette seconde édition, sont à l’image de cette transformation et offrent aux visiteurs un panel de découvertes toutes plus enrichissantes les unes que les autres : des exploitations d’élevage qui se lancent dans de nouvelles formes de production d’énergie, une usine d’engrais classée Seveso qui présentera ses recherches sur les futurs engrais décarbonés près de Bordeaux, une exploitation qui crée une micro brasserie et un centre de formation près d’Orléans, un jeune éleveur laitier qui implante la première vigne de l’Oise, un escape game dans Paris pour découvrir des lieux et des personnages illustres de l’agriculture, une ferme verticale à Tarascon, une usine d’assemblage de tracteurs labellisée « vitrine industrie du futur » au Mans, des recherches sur deux troupeaux expérimentaux de brebis de plein air intégral dans le Larzac par l’INRAE, une fresque du Climat en Seine-Maritime…
Voilà quelques-unes des expériences à vivre qui seront proposées lors de ces trois journées, comme un pont tendu entre l’agriculture et la société. Soyez au rendez-vous ! Il ne manque que vous pour faire de ces Journées Nationales de l'Agriculture un grand succès.

Axel Dauchez, fondateur de Make.org Foundation
Guillaume Lefort, président d'#agridemain