Jusqu’à 35 % de lupin bleu dans les rations des porcs charcutiers

En Australie, le département de l’agriculture et de l’alimentation a travaillé avec l’université de Murdoch sur l’apport de lupins doux dans l’alimentation des porcs charcutiers.

Les résultats des travaux montrent que le lupin bleu peut être incorporé jusqu’à 35 % de la ration des porcs charcutiers sans compromettre les performances (croissance, composition de la carcasse et qualité de la viande). En effet, selon les auteurs, l’augmentation du taux de lupin bleu dans les rations jusqu’à 35 % n’a eu aucun effet ni sur la vitesse de croissance, ni sur la composition des carcasses ni sur la qualité de la viande. Un essai a été conduit sur 224 porcs à l’engraissement à partir d’un poids vif de 27 kg. L’effectif a été réparti en huit lots de 28 porcs. Le dispositif factoriel 4 x 2 reposait sur quatre niveaux d’incorporation relativement élevés de lupin bleu dans la ration, respectivement 20, 25, 30 ou 35 % et l’absence ou la présence d’une supplémentation avec un complexe enzymatique, dont l’objectif est d’améliorer la digestibilité de l’énergie et des acides aminés. À 107 kg de poids vif, les porcs ont été abattus dans un abattoir commercial. Des mesures de qualité de la viande (pH, couleur, force de cisaillement, exsudats, pertes à la cuisson…) ont été réalisées sur un sous-échantillon de 18 porcs choisis parmi les lots avec les taux extrêmes de lupin (20 et 35 %) et sans supplémentation enzymatique. De la même manière, la supplémentation avec un complexe enzymatique n’a eu aucun impact sur les performances de croissance et de composition de la carcasse. L’hypothèse avancée est que le complexe enzymatique utilisé n’était pas spécifique des polysaccharides non amylacés présents dans le lupin.

Côté biblio

Effect of Australian sweet lupin (Lupinus angustifolius L.) inclusion levels and enzyme supplementation on the performance, carcass composition and meat quality of grower/finisher pigs. Kim J.C., Mullan B.P., Nicholls R.R., Pluske J.R., 2011. Animal Production Science, 51, pp 37 -43.

« Une alternative au soja pour le bio »
Florence Maupertuis, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire

 © Chambre d'agriculture des Pays de la Loire

« Le lupin blanc (Lupinus albus) et le lupin à feuilles étroites appelé lupin bleu (Lupinus angustifolius) sont des lupins doux à très faibles teneurs en alcaloïdes. La production française est actuellement composée exclusivement de lupin blanc mais quelques hectares de lupin bleu sont cultivés en agriculture biologique. Le lupin blanc est limité à 10 % dans les aliments du fait de sa richesse en alpha-galactosides, à l’origine de phénomènes de flatulence. Le lupin bleu contient moins de facteurs antinutritionnels et pourrait donc être utilisé à des taux plus élevés dans les aliments. Il pourrait constituer une bonne alternative au tourteau de soja, notamment en agriculture biologique, même si son rendement agronomique est inférieur à celui du lupin blanc. »