L’œuf Matines cesse ses activités

Le leader de l’œuf coquille, société du groupe Avril, projette d’arrêter ses activités à l’automne. Seul le centre de conditionnement de Naizin dans le Morbihan a reçu une offre de reprise par Sanders.

Le 2 juin, Matines a annoncé l’arrêt programmé de ses activités de conditionnement et de commercialisation d’œufs (trois centres de conditionnement représentant 820 millions d’œufs par an). Bien que pressentie, cette décision du leader de l’œuf coquille a créé une onde de choc au sein de la filière œuf. Spécialisée dans la vente d’œufs en grande distribution et auprès de la restauration collective, Matines est confrontée depuis plusieurs années à d’importantes difficultés économiques, amplifiées en 2021, face aux difficultés à répercuter les hausses de coût de production. « Nous venons de vivre la plus mauvaise année en termes de niveau de pertes », confirmait Christophe Le Bars, directeur d’Avril Solutions pour l’agriculture lors de l’assemblée générale d’Armor Œufs.

Armor œufs rassuré, Eureden inquiet

Mise en vente depuis avril 2021, Matines n’a pas trouvé de repreneur pour l’ensemble de ses activités. Seuls le centre de conditionnement de Naizin (Morbihan, 340 millions d’œufs) et le site de stockage à Trémorel (Côtes-d’Armor) ont reçu un engagement de reprise par Sanders. Le projet est de faire de la prestation de conditionnement pour plusieurs entreprises commercialisant des œufs en grande distribution. Les éleveurs du groupement Armor œufs, en contrat avec Sanders, se disent « rassurés ». Pour eux rien ne change, car ils continueront à fournir le site breton de Naizin. En revanche, l’inquiétude est forte auprès des producteurs d’œufs de la coopérative Eureden fournissant Matines. « Le projet de prestations de services à Naizin ne donne aucune garantie que les œufs d’Eureden continueront à être achetés », a rapporté David Chauvin, directeur des productions animales d’Eureden contacté par Les Marchés. Sans offre de reprise avant la cessation de Matines, les sites de Chalamont (Ain, 300 millions d’œufs/an) et de Brugnens (Gers, 180 millions) seront fermés. Elle pourrait conduire à la suppression de 114 postes. Selon Les Marchés, une transaction serait en cours de finalisation concernant la reprise de la société de transformation d’œufs Ovoteam.