La 5G passe par les moutons !

Pour concurrencer le quasi-monopole des antennes 5G de Huawei, Téléph’Ovin, un opérateur téléphonique français encore trop peu connu, se lance dans l’aventure avec une idée innovante et vivante.

On ne peut pas se mentir, les antennes relais de G, 2G, 3G, 4G et maintenant 5G défigurent nos campagnes. Téléph’Ovin, une start-up qui grimpe en flèche dans le domaine de la téléphonie mobile, a eu l’idée d’utiliser une ressource locale qui ne manque pas en France et plus particulièrement en Haute-Vienne. En effet, basée à Bellac, Téléph’Ovin va se servir des moutons comme relais du flux de données qui se déverse en France. « Nous avons rencontré une vingtaine d’éleveurs motivés par le projet, car intéressés dans les nouvelles technologies, explique Inès Turgeon, responsable marketing digital et pâturage chez Téléph’Ovin. Nous avons fait un premier test concluant en équipant un dixième des troupeaux avec des mini-antennes, quasiment indécelables à l’œil nu. »

La laine, une antenne hors du commun

La laine a un effet catalyseur qui amplifie le signal 5G tout en protégeant l’animal d’éventuelles mauvaises ondes. « Nous commençons par équiper les troupeaux locaux, mais l’idée est ensuite de s’étendre sur la France entière et notamment dans les zones difficiles d’accès telles que les montagnes ou la garrigue, où seuls les moutons vont ! », s’enthousiasme Emma Quereau, fondatrice visionnaire de la start-up bellachonne. Les éleveurs qui prennent part à l’aventure sont indemnisés en forfait internet gratuit. Jean-Colin Dalasca, éleveur de 300 brebis dans le sud de la Haute-Vienne, témoigne : « au début je me suis dit que c’était n’importe quoi, mais quand Inès Turgeon est venue présenter le projet plus en détail, j’ai adhéré tout de suite. »

La brebis à dynamo pour électriser les campagnes

Emma Quereau, une fois toutes les troupes ovines de France équipées, a d’autres projets avec le monde du mouton. « Nous souhaitons nous développer dans le secteur des énergies renouvelables. Nous avons réalisé des premiers tests pour greffer des éoliennes portatives sur le dos des brebis et en doter certaines de sabots artificiels à dynamo. Quand elles marcheront, elles produiront l’énergie nécessaire pour alimenter nos mini-antennes relais. » De quoi faire marcher les gogos qui auront cru à notre poisson d'avril !

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