La charge énergétique pénalise les entreprises.

Comme dans beaucoup de secteurs d’activité, le prix des énergies est un lourd fardeau, notamment celle de l’électricité pour les entreprises de transformation de la viande ou du lait.

Conjoncture –  Le secteur agroalimentaire représente 57% de la consommation industrielle nationale d’électricité consacrée à la production de froid. La production frigorifique mobilise, selon le niveau d’activité et l’espèce, entre 50 et 70% du total de la consommation électrique des outils d’abattage-découpe-transformation. Après l’envolée des prix, des mesures drastiques d’économie d’énergie ont été réalisées, notamment dans la rénovation et la maintenance des groupes froids. La répercussion de ces charges induites sur le consommateur est impossible dans le contexte de déflation des prix alimentaires souhaité par le gouvernement. 

La fin septembre et le mois d’octobre sont toujours des périodes tendues en termes de consommation avec des budgets qui ont été impactés par la rentrée scolaire, les nombreuses promotions et les foires aux vins de rentrée, mais surtout par la forte progression des charges des ménages, taxes foncières, carburants, électricité, coûts alimentaires… La commercialisation des pièces nobles (aloyaux) revient sur le devant de la scène avec un équilibre/matière difficile à gérer pour les industriels. L’écoulement pose moins de problèmes dans les avants, car une majorité de la population consomme la viande sous forme hachée ou préparée essentiellement produite à base de laitière, d’avant de race à viande d’entrée de gamme ou de jeunes bovins. De leur côté les industriels souffrent toujours de surstock de viande surgelé.   

Le mouvement de décroissance de la consommation est classique pour une fin septembre. Néanmoins, les abattoirs restent confrontés à la baisse constante des effectifs. Sur les 4 dernières semaines, les volumes abattus ont baissé de 2000 animaux par semaine par rapport à l’an dernier (-4000 su 2021). Les disponibilités pour les prochaines semaines resteront limitées avec les travaux d’ensilages de maïs sur les grands bassins de production laitière. Dans le secteur allaitant, la situation n’est pas plus favorable pour les abatteurs avec une météo propice aux maintiens des vaches dans les herbages. De leurs côtés, les engraisseurs spécialisés, qui ont été fortement sollicités pour la rentrée, ont moins de stocks et peinent à assurer leurs rotations, faute d’offre suffisante. De nombreux éleveurs profitent des tarifs attractifs dans la viande pour vendre leurs animaux à peine finis aux abattoirs plutôt que dans le maigre.