La chrysomèle du maïs continue sa conquête du territoire en 2021

En 2021, les captures de chrysomèles du maïs s’intensifient dans les zones de piégeage historiques, en Alsace et en Rhône-Alpes, mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté. Dans les zones les plus infestées, il est temps d’agir en rompant la monoculture de maïs dès 2022 sous peine de pertes économiques notables.

Depuis le début des années 2000, la chrysomèle du maïs est présentée comme une menace susceptible d’occasionner des dégâts sur maïs en France. Si les premières mesures étaient plutôt d’ordre réglementaire, les risques économiques sont désormais bien présents dans certaines régions. En effet, des symptômes imputables à la chrysomèle du maïs ont été observés sans aucune difficulté dans les régions les plus infestées : en plaine d’Alsace, dans la vallée du Grésivaudan et dans les marais de Bourgoin-Jallieu.

Heureusement, les pertes économiques sont très limitées en 2021 du fait d’une météo estivale peu stressante et, par conséquent, particulièrement favorable à la culture du maïs. Nul doute que si le climat eût été plus chaud et surtout plus sec au cours de l’été 2021, l’impact économique aurait été important dans de nombreuses parcelles de ces secteurs. Il est grand temps de mettre en œuvre les recommandations techniques adaptées pour éviter de s’exposer à un risque de nuisibilité important au cas où les conditions estivales seraient davantage favorables au ravageur en 2022.

Alsace et Rhône-Alpes : il est temps d’agir !

Le nombre de captures sur piège à phéromone a augmenté progressivement au cours des dernières années en Alsace et en Rhône-Alpes (figure 1a). A partir de 2018, certains pièges à phéromone ont même capturé plus d’un millier d’individus. Ce niveau de capture est proche de la saturation du piège et ne permet pas de relater l’abondance réelle de population.

Logiquement, dans les secteurs présentant les niveaux de captures les plus élevés, les pièges à phéromone ont été remplacés par des pièges chromatiques. Ces pièges jaunes permettent de mieux évaluer l’abondance de population à l’approche des seuils de nuisibilité sur la culture.

En 2019, première année de suivi à l’aide de pièges chromatiques, les captures étaient encore limitées : moins de 0,5 adulte capturé par piège et par jour dans 50 % des parcelles des secteurs de la vallée du Grésivaudan / marais de Bourgoin-Jallieu et dans 75 % des parcelles de la plaine d’Alsace (figure 1b). Mais la surveillance réalisée en 2021 montre que l’abondance de population a logiquement progressé dans ces deux secteurs.

En région Rhône-Alpes, environ un tiers des parcelles surveillées dépasse le seuil de 5 adultes capturés par piège et par jour.


En Alsace, 20 % des parcelles ayant fait l’objet d’une surveillance dépassent le seuil de 5 adultes capturés par piège et par jour. Dans près de la moitié de ces parcelles, les captures dépassent même le seuil de 10 adultes capturés par piège et par jour. Ces deux seuils sont utilisés respectivement aux Etats-Unis et en Italie pour recommander de ne pas cultiver de maïs l’année suivante dans la parcelle concernée (même avec une protection insecticide dont l’efficacité s’avèrerait trop limitée).

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