La concurrence à l’import reste forte

Les industriels, qui ont perdu une large part de la vente en direction de la RHD, mettent la pression sur le prix des réformes laitières pour réduire l’écart de prix qui perdure entre la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas.

Conjoncture - Le climat commercial reste pesant avec un manque flagrant de dynamisme à la vente dans les animaux de race à viande. La communication sur les viandes racées et les promotions dans les magasins sont pourtant très présentes, mais force est de constater que la demande des distributeurs, donc des abatteurs, se concentre sur l’entrée de gamme, avec l’argument « prix » comme base de négociation. Le niveau des importations est très préjudiciable à l’écoulement de nos viandes, avec des stocks qui restent importants dans les frigos des abattoirs. Plus de la moitié, de la viande française provient du cheptel laitier. Une très large partie des avants de laitières et des allaitantes d’entrée de gamme est destinée aux usines de transformation pour la production de viande hachée. Aujourd’hui, le nerf de la guerre reste le prix à la consommation, pour une clientèle toujours très attentive à son budget. Le prix moyen relevé par le RNM a légèrement reculé cette semaine à 15,60€/kg après avoir atteint un sommet à 15,79€.  Mais cette moyenne cache de très gros écarts de valorisation avec des tarifs qui peuvent partir à 11€ dans les promotions pour atteindre plus de 20€ dans certains conditionnements.

Les industriels, qui ont perdu une large part de la vente en direction de la RHD, mettent la pression sur le prix des réformes laitières pour réduire l’écart de prix qui perdure entre la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ces différences, qui étaient de 0,70€ il y a encore quelques semaines, ne sont plus que de 0,50€, mais cela génère encore une concurrence féroce dans le catégoriel.

A moyen terme, la réduction du cheptel hollandais et allemand va s’accorder avec celui de la France, et à ce moment-là ce seront les entreprises les plus solides qui pourront repartir à la charge, car la capacité d’abattage sera en complet désaccord avec l’offre disponible.   

Dans le domaine de l’élevage, il est bien difficile de donner une orientation pour sécuriser les nouveaux entrants. Le rachat d’une ferme avec un cheptel a augmenté de 30% en deux ans. Le climat de tension avec la guerre en Ukraine et les enjeux géopolitiques font que les marchés restent très volatils. De plus, le retour du phénomène climatique El Niño semble se confirmer, avec des conséquences qui seront importantes, tant au niveau des productions céréalières, que de l’élevage avec une nouvelle sécheresse qui se profile, et des températures déjà très élevées (comme en Espagne). La gestion de l’eau est déjà au cœur des débats.  

Du côté des engraisseurs spécialisés, l’ambiance est plutôt morose, car la conjugaison du tarif élevé du bétail maigre et des aliments sont incompatibles avec le recul des prix observé ces dernières semaines dans la viande notamment de Charolaises ou de croisés. Or ce maillon est indispensable à l’équilibre du marché, notamment dans la période creuse qui s’annonce.

Les herbagers vont pouvoir bénéficier d’une herbe abondante après la pluie de ces dernières semaines, mais ils partent également sur des prix très élevés dans le maigre.

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