La filière betteravière présente son plan de sortie des néonicotinoïdes

Le plan contient des mesures de restrictions d’usage à effet immédiat, assorti en amont d’un renforcement de la connaissance sur l’épidémiologie de la virose. Le gouvernement a accordé 7 millions d’euros à la recherche de solutions alternatives, un programme porté par l’Inrae. Le tout doit permettre de sortir des néonicotinoïdes à l’issue de la campagne 2023.

La réduction de 25% de la dose de néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semence par rapport à la pratique précédente. La restriction à une seule année de l’utilisation de semences traitées aux néonicotinoïdes par parcelle sur la période 2021-2023. L’implantation de cultures non mellifères après cultures de betteraves, l’implantation de 4 000 ha de nouvelles surfaces de plantes mellifères telles que luzernes d’été, bandes fleuries et jachères spécifiques sur l’ensemble des exploitations betteravières à horizon 2023. Telles sont les mesures phare du plan de sortie des néonicotinoïdes présenté ce mardi au ministre de l’Agriculture par la filière betteravière. La filière s’est engagée par ailleurs à lancer des travaux sur le terrain pour renforcer la connaissance de la dynamique d’apparition des pucerons et des jaunisses, développer des outils prédictifs pour diffuser des conseils pertinents et adaptés à la situation de chaque campagne.

Des fermes pilotes, exemptes de néonicotinoïdes, vont également être mises en place à hauteur de 500 ha en 2021 et 1000 ha en 2023 de façon à assurer le transfert des acquis auprès de l’ensemble des planteurs. La profession s’est par ailleurs engagée à se rapprocher des apiculteurs, en vue d’identifier et de promouvoir les pratiques et dispositifs favorables aux abeilles et pollinisateurs

L’Etat débloque 7 millions d’euros pour la recherche

Dans la foulée, le ministre de l’Agriculture a annoncé le déblocage de 7 millions d’euros destinés à abonder un programme recherche de solutions alternatives, d’un montant total de 20 millions d’euros, un projet dont l’Inrae est chef de file. Une sorte de prolongement au programme Aker qui vient de s’achever, et qui pointe de nouveaux espoirs en matière de génétique, sur de nombreux critères de sélection, dont la résistance à la jaunisse.

« Nous sommes engagés dans un processus de transition qui passe à la fois par l’évolution de nos modes de culture et par l’amplification des efforts de recherche », déclare Jean-Philippe Garnot, président de l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS). « La dérogation proposée par le Gouvernement et ce plan de prévention doivent ainsi permettre de sauvegarder notre souveraineté agricole, alimentaire et productive et préserver une filière d’excellence française ».

L’Assemblé nationale s’apprête un examiner un projet de loi visant à accorder une dérogation, sous conditions, permettant de recourir à des semences traitées aux néonicotinoïdes pour au maximum les trois prochaines campagnes.