La formation "Analyser ses coûts de production pour gagner plus" a rassemblé plusieurs éleveurs

[Retour d'expérience] Une formation « Analyse des coûts de production en Viande bovine » a rassemblé fin décembre à Sainte-Pazanne quelques éleveurs de troupeaux allaitants du secteur.

Un stylo à la main devant un paperboard, dans une des salles de réunion municipale de Sainte-Pazanne, Vincent Lambrecht s’adresse à l’un des éleveurs assis face à lui. « Comment tu sais combien pèse ton broutard quand tu le vends ? »

Le chargé de mission Viande bovine à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire interroge tour à tour, les quatre stagiaires à la formation « Analyse des coûts de production en Viande bovine » qu’il anime en cette journée du 21 décembre.

Plutôt que d’estimer le poids d’un animal en fonction de son apparence, de ce qu’on sait de lui (âge, alimentation…) ou de ce qu’en pense l’acheteur, le mieux, c’est sans doute bien de le peser ! L’un des éleveurs approuve : « J’ai acheté une cage de pesée et j’ai gagné en précision de poids. Et en revenus, parfois sur quelques dizaines de kilos payés en plus (comparé à une pesée à vue de nez). »

Cette formation d’une journée est dispensée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire par ses conseillers(1), en l’occurrence Vincent Lambrecht et Maryline Marchetaux (présents ensemble pour cette session). Elle vise à éclairer les éleveurs sur leurs charges et s’appuie, dans un premier temps, sur des exemples très concrets, à savoir les éléments comptables des exploitations des stagiaires, qui vont servir de base pour les études de cas. Les participants échangent dès le matin sur leurs pratiques et sur les différents postes qu’ils ont à gérer pour pouvoir dégager un revenu. « Chacun garde pour soi les informations qui sont communiquées. On reste bienveillant et discret, ça ne sort de la salle de formation ! », souligne le chargé de mission. On s’applique alors à faire un calcul du prix de revient et on s’intéresse à la construction du prix de vente (notamment à partir du prix de revient national et du prix moyen).

« Connaître ses coûts de production, c’est important. Ce sont des outils d’analyse du passé qui peuvent devenir un outil d’investissement pour l’avenir », aime à rappeler le chargé de mission. « Où peut-on économiser ? Faut-il gagner en autonomie, réduire un poste qui a subi l’inflation, augmenter une recette, renégocier avec un fournisseur ou avec le client sur le prix de vente… ? »

Les stagiaires vont évoquer leurs postes de charges : alimentation, engrais, carburant et énergie… et les marges de manœuvre dont ils disposent pour fixer leur prix de vente auprès de leurs clients.

Vincent Lambrecht intervient ensuite pour apporter des éléments complémentaires, faire des rappels sur des termes juridiques ou des délais techniques. Il propose aussi des pistes à creuser… qui pourront être suivies (ou non) par les éleveurs appliquer un plan d’action personnalisé, afin que chacun reparte avec des arguments pour négocier ses prix avec ses différents clients (marchands de bêtes, supermarchés, bouchers…). Un temps d’échange est aussi consacré à la contractualisation et à la loi ÉGAlim II, des avantages ou des contraintes que celle-ci entraîne.

À l’issue de la journée, un bilan est dressé. Chacun s’accorde pour se revoir d’ici un an (fin 2024) pour une nouvelle formation sur une thématique de « Coût fourrager rendu auge et autonomie alimentaire protéique ». Chaque stagiaire est incité à venir accompagné d’un éleveur ami, qui serait intéressé par le sujet.

Yvelise Richard

1) Cette formation existe depuis 2012, et est désormais portée et poussée par le Vivea Région et liée au plan régional Bas carbone.