La Jaguar 990 TT : ce qu’en disent les chauffeurs

Dans la parcelle de Francis Martin et Mickaël Philippe à Sottevast (50), une vingtaine de collègues ont prêté main-forte aux chauffeurs pour ensiler les 12 hectares de maïs sur des sols très humides.

Après deux jours de précipitations intenses - entre 40 et 50 mm selon les estimations des agriculteurs présents - le chantier d’ensilage de la parcelle du Gaec des Roches ressemble à une épreuve de Koh-lanta, tant les sols ont été labourés. Chaque remorque est tractée par deux ou trois tracteurs pour pouvoir avancer parallèlement à l’ensileuse. Partout, ça tangue.

Conditions climatiques

Cette situation, les associés, Francis Martin et Mickaël Philippe, l’avaient déjà connue en 2019. « On s’y était repris à trois fois, se souvient Sylvain Le Marois, éleveur voisin à Négreville, au volant de son tracteur, on avait même planté l’ensileuse et il avait fallu une heure trente pour la sortir ». « On a eu des pertes énormes l’année dernière », confirme Francis Martin. Plusieurs hectares n’ont pas pu être récoltés. Depuis deux ans, des conditions climatiques extrêmes perturbent l’ensilage, « ça fait plus de vingt-cinq ans qu’on fait du maïs, ça fait seulement deux fois qu’on voit ça », relève l’éleveur, consterné. Pour ceux qui étaient présents, 2020 est pire, « le terrain n’a pas pu se refaire, précise Francis Martin et il a plu au printemps ».

Ensilage avec Claas 990 TT à Sottevast
De gauche à droite : Jean-Marie Voisin ; son fils Thomas (derrière) ; Francis Martin, propriétaire de la parcelle et Dominique Mesrit.

Les chenilles à la rescousse

Pour tous, le chantier n’aurait pas pu se faire sans le terra trac, « on ne serait pas passé », atteste l’éleveur d’un hochement de tête. Les chauffeurs de l‘ETA Agrimouvander ont vu la différence avec leur propre Jaguar 980 munie de pneus. « Les roues en 900, ça ne le fait pas, indique Florian Crucerey, tandis qu’avec les chenilles, on a réussi à passer quand même, sans trop matraquer le sol et ramasser le maïs ». De là, un débit de chantier plus intéressant, selon le chauffeur, « avec les chenilles, on augmente le débit de chantier, on diminue en consommation, tout s’ensuit ». Omer Vanderploeg, patron de l’ETA, apprécie particulièrement le nouveau bec Orbis qu’il a déjà acheté pour cette année, « il est supérieur aux autres, on travaille bien à plat, ça bloque moins dans le couché, c’est mieux alimenté ». Il n’est pas certain d’être prêt à investir dans les chenilles, « il faut pouvoir répercuter le coût supplémentaire à la fin, constate-t-il, chez nous on a encore beaucoup de petites parcelles et des chemins étroits. Les conditions météo d’aujourd’hui sont exceptionnelles, mais, sourit-il, si ça continue comme ça, pourquoi pas ».