La sélection parcellaire, "mot-clé" des vendanges 2021, selon l'ICV

L’épisode de gel du mois d’avril a entraîné une très forte hétérogénéité de maturité dans les vignes d'Occitanie. Pour les consultants de l’ICV, le défi du millésime sera de bien maîtriser la sélection parcellaire.

Dans l’Hérault, comme dans la plupart des vignobles touchés par le gel, l’hétérogénéité de maturité des baies est visible à l’œil nu. « Au sein d’une même parcelle, on observe actuellement des grappes au stade petit pois et d’autres qui sont encore à fin floraison. Il y a donc un écart de maturité de deux semaines, que l’on retrouvera au moment des vendanges », annonce Benoît Planche, consultant à l’ICV Hérault. Pour lui, la qualité du prochain millésime, annoncé dans la région avec 10 à 12 jours de retard par rapport à 2020, repose en grande partie sur la sélection parcellaire.  

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Commencer la classification dès maintenant

La classification des parcelles selon l’hétérogénéité et l’objectif profil produit, s’annonce fastidieuse. « Je conseille de commencer dès maintenant, même si on aura une vision de la situation plus claire à fin véraison », commente Benoît Planche. Il rappelle que la protection phytosanitaire doit être calée sur les grappes les moins avancées en maturité. « Attention, avec les orages des derniers jours, on observe dans l’Hérault de premières sorties de black-rot », glisse le consultant. Et livre quelques conseils pour « amener la vendange jusqu’au bout ». « Il est préférable de limiter la concurrence hydro-azotée en détruisant l’enherbement, surtout dans les plantiers. Et pour les domaines qui sont équipés, l’irrigation peut être un vrai coup de pouce », détaille-t-il.

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-15% d’inflorescence par rapport à 2020 dans l’Hérault

D‘après les comptages d’inflorescence menés début juin par l’institut, il y a en moyenne 13 à 14 inflorescences par souche. « C’est bien inférieur à 2017, qui avait jusqu’ici le record de la plus petite récolte », prévient Benoît Planche. En moyenne, entre 2011 et 2020, on comptait 17 à 18 inflorescences par pied sur les cépages de référence dans la région. Le nombre d’inflorescences est donc en baisse de 24% par rapport à la moyenne des 10 dernières années, et en baisse de 15% par rapport à 2020.

Un possible phénomène de compensation

D’importantes coulures ont été observées sur grenache noir, un cépage particulièrement sensible, mais aussi sur cabernet sauvignon, merlot et muscat.  « En 2017 dans le Val de Loire, on a vu que la vigne compensait le manque de grappes en produisant de plus grosses grappes. C’est une option qui n’est pas à exclure, mais il est trop tôt pour le savoir », indique Benoît Planche. Sur certaines parcelles, la question de l’intérêt de sortir les machines à vendanger sera plus que jamais d’actualité cette année.