Le blé OGM HB4 anti-stress hydrique franchit les barrières réglementaires et frontalières

La biotech argentine Bioceres crédite son blé HB4 d’un gain moyen de rendement de 16% en conditions hydriques limitantes. Sa culture et sa consommation sont autorisées dans plusieurs pays dispersés sur trois continents. Le gène HB4 est également opérant en soja.

Le 27 juin dernier, la Food and drug administration (FDA), l’agence fédérale en charge notamment de la sécurité alimentaire aux Etats-Unis, concluait que le blé HB4 ne présentait pas de problème de sécurité, ouvrant la voie à la commercialisation de ses semences, moyennant l’approbation ultime du Département américain de l’agriculture (USDA). La FDA emboitait ainsi le pas au Brésil, à la Colombie, à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande ou encore au Nigeria, autant de pays qui ont récemment autorisé l’utilisation du blé HB4 en alimentation animale et humaine. En août 2020, l’Argentine, siège de la biotech Bioceres, avait été la première à délivrer pareille autorisation.

Une joint-venture avec Florimond-Desprez

Selon Bioceres, en situation de bilan hydrique négatif, c’est à dire lorsque l’évaporation potentielle est supérieure à la pluviométrie, le gain de rendement moyen procuré par le blé HB4 est supérieur de 16% à celui d’un blé conventionnel, avec une pointe à +20% en conditions de températures moyennes chaudes (au dessus de 20°C) contre +12% en conditions sèches et fraiches.

Créée en 2001, Bioceres, est une entreprise spécialisée dans les biotechnologies fondée par une communauté d’environ 250 (gros) agriculteurs argentins et brésiliens, aux côtés d’autres investisseurs. En 2013, Bioceres se rapprochait de Florimond-Desprez pour créer la joint-venture Trigall Genetics, en charge du développement du gène HB4, en collaboration avec l’université du Littoral de Rosario (Argentine). En 2021, Bioceres faisait état de la mise en culture de 55000 ha de blé HB4 destinés à produire la semence.

Un soja HB4 également

Le blé n’est pas la seule espèce à intégrer le gène HB4. Dès 2015, l’Argentine avait autorisé la production et la consommation de soja intégrant le gène anti-stress hydrique, rejointe depuis par les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et le Paraguay. En avril dernier, la Chine autorisait l’importation sur son territoire et l’utilisation de soja HB4. Selon Bioceres, le soja HB4 engendre un gain moyen de rendement de 8,6% en situation de bilan hydrique négatif, relevé à +11% en conditions de températures moyennes chaudes contre +5% en conditions sèches et fraiches.