Le Covid-19 n'entame pas l'appétit de produits laitiers de la Chine

Les importations de produits laitiers chinois devraient se redresser, selon le cabinet Gira, fin 2020-début 2021.

« En 2019, les Chinois ont davantage consommé de produits laitiers (+5 %/2018, à environ 30 l/hab). Un appétit satisfait par une hausse des fabrications chinoises et des importations (+17 % à 10,7 milliards d'euros) », a rappelé Jean-Marc Chaumet, de l'Institut de l'élevage, lors des journées Marchés mondiaux de juin dernier. La production laitière devrait continuer d'augmenter en 2020, dans le sillage de la bonne année 2019. « Le Covid-19 a fragilisé les petites et moyennes exploitations laitières, et a conforté les grandes fermes dans lesquelles les transformateurs ont investi pour sécuriser leurs approvisionnements. »

Les fromages souffrent le plus des mesures de confinement

Pour les importations sur fin 2020 et début 2021, Christophe Lafougère, du cabinet Gira, a brossé des prévisions plutôt rassurantes. « Le Covid-19 a peu d'impact sur les importations de poudre de lait écrémé (-10 000 t prévues sur 2020) et nous tablons sur un retour à la normale début 2021. » En revanche, les fromages souffrent, notamment la mozzarella (1er fromage importé en volume), le cheddar et les fromages à valeur ajoutée, essentiellement utilisés par la restauration. « Le cream cheese (2e catégorie en volume), utilisé en consommation nomade, s'en sort mieux. En tout, environ 20 000 tonnes de moins seraient importées (-17 % d'importations), ce qui est peu, comparé aux échanges mondiaux. »

Attention à l'évolution pour les laits infantiles

Pour le beurre, il pourrait y avoir une hausse des importations sur l'ensemble de l'année. « La situation en beurre et crème est favorable aux exportateurs européens. » Par contre, attention pour les laits infantiles ! « Les grandes marques chinoises se sont renforcées pendant le confinement. Le gouvernement chinois veut que les transformateurs développent la production en Chine, et le nombre de naissances baisse depuis 2017 », a pointé Christophe Lafougère.

Vers une consommation plus élevée... de yaourts

La hausse de la consommation de produits laitiers pourrait s'accentuer. Christophe Lafougère rapporte que « dans un sondage récent, pour améliorer l'équilibre de leur alimentation, les consommateurs répondaient en premier "boire du lait" ou "boire du yaourt". 43 % pensent augmenter leurs dépenses pour les produits laitiers ». Les recommandations nutritionnelles nationales incitent à manger davantage de produits laitiers, à 300 g équivalent lait par jour. « Seuls 20 % des consommateurs atteindraient ce niveau. Il y a donc une marge de progression », ajoute Jean-Marc Chaumet.