Le label rouge salers sous les feux des projecteurs

L’Association salers label rouge a tenu son assemblée générale au lycée agricole d’Aurillac. Les chiffres restent bons malgré une année quasiment sans événementiels d’envergure.

Tendre et saignant. Deux adjectifs que l’on va voir partout sur les écrans de cinéma dès le 19 janvier, date de la sortie en salle du film de Christopher Thompson. Au générique : Arnaud Ducret, Géraldine Pailhas, Stéphane De Groodt,... mais aussi... la salers. Loin d’avoir été engagée pour faire de la figuration, la belle rousse jouera les premiers rôles sur les grands écrans tricolores. Elle se présentera ainsi sous son plus beau jour, l’occasion de faire parler d’elle et de mettre en lumière le travail des
éleveurs.
Rester visible malgré tout
C’est notamment sur ce sujet de la promotion de la filière label rouge salers que s’est tenue en fin d’année l’assemblée générale de l’association, en recherche de toujours plus de visibilité. Le long-métrage s’inscrit dans la droite ligne des efforts déjà engagés par Jean-Marie Fabre et son équipe. Mais 2020 et la crise Covid ont entraîné un net ralentissement des actions de promotion avec la quasi-disparition des animations en magasins, ainsi que l’annulation du National salers et des
Européennes du goût à Aurillac.
Si la filière n’a pas pu aller à la rencontre de ses clients physiquement, elle a toutefois occupé le terrain visuellement : des oriflammes ont été imprimés pour mettre en avant les produits en points de vente ainsi que 600 000 étiquettes ; et des pique-prix ont pris place en rayons traditionnels. Et ça, c’est une bonne nouvelle pour Denis Bonneau, animateur du Label rouge salers : “Nous sommes positionnés en GMS depuis longtemps en rayon libre-service et depuis peu, en rayon traditionnel, pour mieux valoriser nos produits.”
L’association s’est également affichée sur les réseaux sociaux, dans le livre “L’effet bœuf”, sur un clip vidéo “bœuf label rouge” sous l’égide d’Interbev, afin de continuer à occuper le terrain... et les esprits.
Plus de points de vente, plus de demande
Et cette exposition médiatique se traduit en chiffres : “L’association est en très forte progression, à la fois en nombre d’élevages adhérents, d’opérateurs et sur les volumes”, confirme Denis Bonneau. Au 31 décembre 2020, 495 exploitations (596 au 1er décembre 2021) sont habilitées pour la production d’animaux salers label rouge, dont deux tiers sont localisées dans le Cantal. Huit organisations de producteurs ont suivi les élevages engagés (dont
197 chez Elvea Sud Massif central et 156 Altitude) et trois abattoirs sont partie prenante en 2020 : Covial Aurillac, Bigard Castres et Charal Metz, sachant que tous enregistrent une hausse de leur taux d’abattage par rapport à 2019 (+ 17 % sur les trois sites confondus).
Plus d’un millier de carcasses ont ainsi été labellisées en 2020, une progression constante qui a perduré cette année. Des carcasses qui affichent un poids moyen de 410,2 kg. En moyenne, ce sont 4,5 animaux qui sont produits par chacun des 292 élevages apporteurs (198 dans le Cantal), à 92 % des vaches de six ans et demi. 270 tonnes ont été commercialisées, dont 65 de produits transformés(1).
Autre motif de satisfaction relevé lors de cette assemblée générale qui s’est tenue au lycée agricole d’Aurillac : des points de vente, de plus en plus nombreux. “Nous avions amorcé un décollage en 2020, qui se renforce en 2021, notamment sur le bassin aurillacois avec les boucheries Laborie et Tardif”, décrypte Denis Bonneau. Ainsi, ils sont désormais 24 à proposer de la salers labellisée dans leurs étals. Mais visiblement, ce n’est pas encore assez pour satisfaire la demande : “Nous avons connu un petit coup de chaud en fin d’année, qui est général à toutes les filières. C’était tendu...”, avoue l’animateur.
“2020 a été une belle année, 2021 le sera aussi avec cette tension ces derniers mois qui nous impose de travailler plus pour y pallier. Nous n’avons pas le droit de ne pas répondre à la demande. Le Covid a provoqué un certain nombre de réorientations, notamment celle de consommer moins mais mieux, en répondant aux critères sociétaux d’aujourd’hui : une juste rémunération des éleveurs, le bien-être animal, l’ancrage à un territoire. C’est une alliance intéressante à laquelle le label rouge correspond bien”, concluait le président de l’association.

(1) Prix d’achat moyen aux élevages : 4,30 € HT/kg, 1 765 €/tête