Le plaidoyer de l’Anses pour les cantines scolaires

L’Agence nationale de sécurité sanitaire préconise de faciliter l’accès aux restaurants scolaires, plus à-même de délivrer des repas équilibrés que la restauration rapide, dont la fréquentation progresse.

« La restauration collective étant encadrée par des lignes directrices dictant la composition des repas, les consommations y sont plus en conformité avec les recommandations alimentaires actuelles que les autres types de restauration hors foyer : plus de fruits et légumes, de produits laitiers et de fibres, moins de boissons rafraîchissantes sans alcool et de sandwichs, pizza, tartes, pâtisseries et biscuits salés, de sel. De ce fait, il conviendrait de faciliter l’accès à la restauration collective au plus grand nombre notamment d’en faire bénéficier une plus large part d’étudiants, d’actifs non-cadres et d’enfants issus des milieux sociaux les moins favorisés. ». Tel est l’un des enseignements d’une étude que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a conduite dans le cadre d’un état des lieux des consommations alimentaires et apports nutritionnels des repas pris hors foyer.

L’étude est déconnectée du contexte Covid-19 car basée sur l’étude INCA3 menée en France métropolitaine en 2014-2015. Elle porte sur les trois composantes de la restauration hors foyer (RHF) que sont la restauration scolaire, la restauration d’entreprise et la restauration commerciale, avec le distinguo entre restauration rapide et restauration traditionnelle. Elle s’attache aux enfants comme aux adultes.

Le socle de le restauration scolaire

S’agissant des enfants (3 à 17 ans), l’étude relève la prépondérance de la RHF scolaire. Elle concerne de façon hebdomadaire 74% des enfants en maternelle et primaire et 78% des enfants au collège et lycée. La RFH commerciale rapide concerne quant à elle de façon hebdomadaire moins de 10% des enfants de maternelle et primaire et près de deux fois plus (18%) d’enfants et adolescents de collège et lycée. Sous l’angle de la contribution aux apports énergétiques, la RHF scolaire contribue en moyenne à environ 15% des Apports énergétiques totaux (AET) et la RHF commerciale rapide à moins de 5% des AET (4,6% chez les adolescents de collège et lycée et 2,6% chez les enfants de maternelle et primaire). La RHF commerciale traditionnelle reste marginale chez les enfants, estimée à environ 1,5% des AET chez les consommateurs de RHF.

La restauration rapide en hausse

L’Anses s’inquiète cependant de la hausse de la restauration rapide. Bien que sa contribution aux consommations et apports reste encore limitée (5 % ou moins), sa fréquentation au moins une fois par semaine a doublé entre 2006 et 2014, aussi bien chez les adultes que chez les enfants et adolescents, laissant présager une contribution plus importante à l’avenir dans l’ensemble de la population, relève l’agence sanitaire.

Chez les adultes et les adolescents, forts consommateurs de restauration rapide, les groupes d’aliments comme les sandwiches, pizzas, tartes, et les boissons rafraîchissantes sans alcool sont consommés en quantités importantes. « Ils constituent ainsi les premiers contributeurs à la totalité de leurs apports nutritionnels, avec des risques d’apports dégradés. Chez les adolescents, la restauration rapide semble constituer un concurrent direct aux restaurants scolaires, pourtant de meilleure qualité d’un point de vue nutritionnel ».

Pour l’Anses, l’amélioration de l’offre en restauration rapide se situe donc en tête des priorités pour faire progresser la qualité de l’alimentation des adeptes de la RHF. L’agence n’évacue pas la question de l’alimentation à domicile, qui concentre 80% des consommations et apports nutritionnels des individus. « L’amélioration de la qualité de l’alimentation des individus doit donc s’intégrer dans une approche globale, visant une meilleure offre alimentaire et la mise en place de mesures complémentaires telles que l’information ou l’éducation nutritionnelle des populations », conclut l’Anses.