[Le point des marchés] Les cours du maïs s'envolent

Les prix du maïs ne cessent de grimper depuis plusieurs semaines, sur fond de récoltes décevantes en Ukraine et d'un regain d'intérêt acheteur en Chine. Il faut remonter à 2018 pour voir de tels niveau de prix sur Euronext. Décryptage de la situation avec Nathan Cordier, responsable des analyses chez Agritel.

[Le point des marchés] Les cours du maïs s'envolent

Depuis plusieurs semaines, on observe une forte hausse des prix du maïs à l’échelle mondiale. Deux facteurs principaux expliquent cette hausse, analyse Nathan Cordier, consultant chez Agritel : « Tout d’abord une offre moins importante aux États-Unis et en Ukraine, mais surtout un regain d’intérêt acheteur de la part de la Chine ».

« Sur ces cinq dernières années, la Chine achetait en moyenne environ 4 millions de tonnes de maïs par campagne. Cette année, la barre des 20 millions de tonnes pourrait être dépassée ! », fait savoir Nathan Cordier. En cause : une production nationale en baisse, notamment en raison d’inondations et de typhons, et une reconstitution du cheptel porcin augmentant la demande en alimentation animale.

Face à cette demande gargantuesque, l’offre apparaît plus limitée. Aux États-Unis, « le niveau de production devrait être légèrement supérieur à 370 millions de tonnes, donc en-deçà de ce que l’on imaginait il y a deux ou trois mois », indique Nathan Cordier. Grosse déception également pour la récolte Ukrainienne, « en baisse d’au moins 20% par rapport à l’an dernier du fait d’un été extrêmement sec », poursuit l’analyste.

"Peu de potentiel de baisse à court terme"

En Europe, on assiste aussi à des récoltes décevantes en Roumanie ou en Bulgarie, des pays qui sont exportateurs notamment vers l’Espagne et le nord de l'UE. Idem en France, où la production « pourrait difficilement dépasser les 13,5 millions de tonnes en raison de la sécheresse », précise Nathan Cordier.

« Aujourd’hui, au vu du contexte des prix, le maïs français est compétitif face aux origines mer Noire, tant Ukrainienne que Roumaine. Ce qui fait que le maïs français est très demandé à l’export, sur le nord communautaire et sur l’Espagne », indique l’analyste, qui anticipe « peu de potentiel de baisse à court terme ».