[Le point des marchés] Les élections américaines jouent les trouble-fête

Les incertitudes autour de la présidentielle américaine ainsi que l’évolution de la crise sanitaire pèsent sur un bon nombre de marchés agricoles, alors que les fondamentaux sont globalement porteurs. Décryptage avec Arthur Portier, consultant chez Agritel.

[Le point des marchés] Les élections américaines jouent les trouble-fête

Sur le marché des matières premières agricoles, “on a un paradoxe entre un flux d’actualité très incertain et des fondamentaux globalement porteurs”, explique Arthur Portier, consultant chez Agritel. Principale incertitude cette semaine : l’attente du résultat des élections américaines, à laquelle il faut ajouter l’évolution de l’épidémie de coronavirus. Or, “les marchés n’aiment pas les incertitudes, qui créent des pressions sur les matières premières agricoles”, indique Arthur Portier. Mais face à cela, “il ne faut pas oublier que les fondamentaux sont porteurs”, poursuit-il.

Du côté des céréales, “on a une demande internationale importante, surtout de la part de la Chine, un blé français compétitif et quelques risques climatiques sur les États-Unis, la Russie et l’hémisphère sud”, détaille le consultant.

Deuxième vague du coronavirus

Même son de cloche du côté des oléagineux : “que ce soit pour le soja, l’huile de palme ou le colza, les fondamentaux sont porteurs avec des disponibilités relativement réduites”.

Malgré ces fondamentaux, “c’est l’actualité qui prend aujourd’hui le dessus”, constate Arthur Portier. Ainsi la crise du coronavirus, et notamment le reconfinement, impacte directement les cours du colza, liés à ceux du biodiesel. “Rappelons que lors de la première vague, entre les plus hauts de janvier et les plus bas du mois de mars, la graine de colza européenne avait perdu près de 80 €/t”.

Le consultant invite donc les producteurs à la prudence : “sur certains marchés, il y a des niveaux de prix qui n’ont pas été atteints depuis un certain temps et qui peuvent être fixés. Soyons vigilants et tenons un cadre de gestion assez strict”, conseille-t-il.