« Le prochain investissement ? Un semoir direct pour passer à l’ACS »

Céréalier dans l’Yonne, Florian Goux entame sa conversion à l’agriculture de conservation des sols (ACS), autant pour ses vertus agroécologiques que pour s’affranchir de la main d’œuvre, « compliquée » à trouver et fidéliser.

On a surpris le céréalier au pied d’une moissonneuse-batteuse. Et pourtant, la batteuse ne figure pas au rang de ses priorités d’investissements. Florian Goux reste encore un peu sous le coup de la moisson 2021, marquée par les pluies intempestives. « Dans mon secteur du Tonnerrois, ça a germé très vite », confie l’agriculteur, qui exploite avec un associé un peu plus de 500 ha à Pacy-sur-Armeçon (Yonne). « Les poids spécifiques ont également été fortement altérés ».

"L’investissement plaisir, ça n’existe pas pour notre génération"

Avec une qualité moyenne qualifiée de « médiocre » mais avec des rendements et des prix au rendez-vous, la moisson 2021 coche deux cases sur trois. Dommage. La moisson 2021 restera cependant comme la meilleure des dernières années. Pas de quoi se lâcher sur investissements pour autant. « Les achats plaisir, ça a pu exister pour nos parents, mais aujourd’hui, c’est complètement révolu pour nos générations », confie l’agriculteur de 34 ans.

Gagner en productivité mais pas par la puissance

« Mes charges de mécanisation ? Là vous me prenez de court mais j’ai ça à portée de main à mon bureau » : Florian Goux a l’œil rivé sur les charges et le taux d’endettement. Il s’agit précisément d’une faiblesse de la céréaliculture française, pointée du doigt dans une récente analyse de FranceAgriMer et des interprofessions.

Pas question de désinvestir pour autant. Depuis quelques années, le céréalier a entamé sa conversion à l’agriculture de conservation des sols. L’étape d’après pourrait consister à investir dans un semoir dédié. « Outre les vertus agroécologiques, l’objectif est de capitaliser sur les économies de temps de travail, analyse Florian Goux. Trouver un salarié, le fidéliser, c’est de plus en plus compliqué, d’autant plus que l’on ne cherche plus quelqu’un capable de tenir le volant d’un tracteur mais de calculer des doses de produits pour des applications en bas volume en pleine nuit ».

Pour Florian Goux, la quête de productivité passera davantage par la simplification des itinéraires que par la course à l’armement en puissance et en gabarit. « Mais l’investissement dans le semoir n’interviendra pas avant 2022, voire 2023 ». Encore et toujours la raison.