Le relèvement des prix demeure un combat permanent

[Bovins : conjoncture sem 09-2021] Même si les négociations commerciales sont closes, les éleveurs français font monter la pression sur le gouvernement et les distributeurs et s’ils sont satisfaits du soutien de la population, ils demandent une juste valorisation de leurs animaux. Est-il normal qu’en 2021, le prix d’un steak haché soit moins cher qu’un café dans un bar ?

Ce qui ressort de ces dernières semaines de négociations commerciales, c’est le dynamisme d’une profession qui veut sortir d’une spirale où la valeur ajoutée ne profite pas aux éleveurs. Face à des difficultés économiques qui demeurent très présentes, les éleveurs cherchent à séduire un public urbain à la recherche de repères après une année très mouvementée sur le plan médiatique. La demande de sécurité alimentaire, de bien-être des animaux et du respect de l’environnement reste au cœur des préoccupations des consommateurs, de plus en plus flexibles dans leur alimentation.

La notion du prix payé aux éleveurs reste en revanche assez abstraite, car le lien entre le prix payé pour une pièce de bœuf dans un magasin et celui réglé aux producteurs ne se fait pas sur la même échelle de valeurs. Le premier est un produit fini qui doit intégrer les fortes disparités entre la valorisation des différents muscles de l’animal et le second est un prix au kg de carcasse avec une forte disparité en fonction des races, de la qualité et du mode de commercialisation.

Dans le secteur allaitant, la fourchette est comprise entre 3,50 et 5,50€. Le relèvement des prix payés aux éleveurs demeure un combat permanent des responsables de la filière viande. Ils ont intégré la modification des modes de consommation avec la montée en puissance des ventes de steaks hachés, depuis le début de la pandémie de Covid19. Le relèvement du prix de ces viandes est indispensable, même s’il profitera en premier aux éleveurs laitiers (qui en ont également besoin). Les responsables professionnels prônent toujours une montée en gamme avec le Label Rouge.

Dans les prochaines semaines, cette montée en gamme sera très visible avec les nombreux concours d’animaux de boucherie qui vont se dérouler en prévision des ventes pour le week-end Pascal.