Le repli des ventes de viande hachée française est inquiétant.

La courbe du chiffre d’affaires qui mixte le prix aux volumes est à la baisse depuis Pâques. Les grandes enseignes de la restauration rapide se sont tournées vers des viandes hollandaises, allemandes, irlandaises ou polonaises.

Conjoncture – Sur un marché atone en consommation dans les magasins et une pression toujours omniprésente de l’import, les industriels n’ont d’autre choix que tenter de réduire les écarts de valorisation avec nos voisins européens. Le marché français a longtemps résisté à cette pression, face à des disponibilités en baisse au regard de la décheptellisation constante dans les élevages. Mais malgré ce reflux, les stocks dans les abattoirs sont importants avant d’entamer la saison estivale. Le minerai pour la production de steak haché est le plus touché, avec le recul des ventes vers la restauration scolaire (normale pour la saison), mais également un repli dans les GMS au regard des fortes augmentations de prix dans les linéaires. La courbe du chiffre d’affaires qui mixte le prix aux volumes est à la baisse depuis Pâques ou les prix du steak haché à cesser de progresser. Les grandes enseignes de la restauration rapide, se sont tournées vers des viandes hollandaises, allemandes, Irlandaises ou Polonaises, cela ne change rien au goût des burgers, mais le soutien pourtant affiché pour les VBF est en berne.  

Les Français aiment la viande, mais cet été elle ne sera pas forcément française surtout dans les restaurants. Certaines enseignes spécialisées dans les produits surgelés ont également fait le pas vers des viandes d’importation.     

De son côté; l’Espagne va acheter des quantités importantes de viande au brésil après la conclusion d’accord à des prix très intéressants. Pour mémoire, le président Lula est venu en avril en Espagne.

Cette première laisse craindre d’autres portes d’entrée, malgré la forte résistance de la France. Le 27 juin, l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande a été entériné. Le texte approuvé par le conseil européen prévoit notamment l’ouverture par l’UE de contingents d’importation tarifaires de 38 000 t de viande ovine à droit nul, de 10 000 t de viande bovine avec un droit de 7,5 %. Ce n’est pas cet accord qui mettra à mal la production française, mais les grands pays producteurs font le forcing pour pénétrer un marché déjà très déstabilisé par la Pologne (premier pays exportateur de l’UE vers l’UE).    

Les productions les plus touchées par cette pression des viandes étrangères sont les réformes laitières et les jeunes bovins. Les premières par des importations massives et les seconds par la concurrence féroce chez nos clients traditionnels que sont l’Italie ou l’Allemagne.

Pour le moment, les races à viande sont épargnées, même si quelques baisses sont observées dans les Charolaises et les croisées d’entrée de gamme. Ce qui est normal en avant de la saison estivale. La crainte des producteurs, c’est de voir un affaissement du marché si la décote des réformes laitières et des jeunes bovins se poursuit.