Le Salon de l’agriculture est annulé, vive le(s) salon(s) !

[Edito] Après l’annulation des salons de rentrée, c’est sans grande surprise au tour du plus grand salon agricole en France de déclarer porte close. Pour la profession, le défi est désormais de réfléchir aux moyens de capter l’attention des quelque 600 000 visiteurs se rendant chaque année à Paris au contact du monde agricole.

Le Salon de l’agriculture est annulé ; adieu veau, vache, cochon, couvée ! Le covid-19, qui avait contraint la plus grande ferme de France à fermer ses portes un jour plus tôt que prévu en 2020, aura eu raison de l’édition 2021. L’annulation de ce temps fort du calendrier agricole est une déception pour la filière.

Non seulement car ce salon est l’occasion, pour plusieurs centaines de milliers de visiteurs, d’entrer en contact avec un monde qui leur est inconnu, de discuter avec des agriculteurs et des agricultrices, de goûter des produits du terroir et d’approcher les animaux d’élevage ; mais c’est aussi, pour le monde agricole, un moyen de rencontrer un public bienveillant, curieux, ayant soif de découvertes (quand ce n’est pas soif tout court).

Ce sont autant d’échanges constructifs avec des citoyens qui entretiennent, pour beaucoup, une forme de proximité avec les agriculteurs, tout en ayant des questions sur l’agriculture. Lors du dernier salon, Pleinchamp s’était d’ailleurs fait l’écho de la parole de ces citoyens, ruraux ou citadins, qui déploraient l’agribashing et le traitement médiatique subi par l’agriculture.

Alors, comment maintenir ces moments précieux de communication ? A l’annonce de l’annulation, les agriculteurs ont été nombreux à proposer d’ouvrir leurs fermes au public, pendant la semaine prévue pour l’édition 2021 (du 27 février au 7 mars). Le salon ne se tiendra pas, eh bien, faisons salon ! Il est vrai qu’il n’y a pas meilleure vitrine que le terrain pour expliquer ses pratiques.

Capter le public urbain

Mais, contrairement aux politiques qui pourront toujours venir "tâter le cul des vaches" à la (et en) campagne, passer une journée à la ferme n’est pas donné à tous les franciliens, faute de temps ou de moyens. D’ailleurs, la semaine du salon ne coïncide pas avec les vacances scolaires pour les académies de Paris, Créteil et Versailles, d’où la présence habituelle de nombreuses classes d’écoliers et de collégiens qui se retrouvent parfois pour la première fois de leur vie face à une vache ou un mouton.

Pour capter ce public urbain, l’agriculture devra donc trouver des solutions pour faire salon à Paris. La profession agricole est d’ores et déjà mobilisée. Ce sera sans animaux, mais avec des mots.