Les animaux ne sont pas des humains

[conjoncture : bovin sem 23-2021] Si le bien-être animal est le thème sociétal le plus en vogue de ces dernières années sous la pression de certaines associations, il faut éviter d’aller jusqu’à l’anthropomorphisme (tendance à attribuer aux animaux des sentiments humains).

Il ne faut pas confondre les besoins réels de l’animal et les aspirations de consommateur qui ont un lien de plus en plus distendu avec le monde de l’élevage.   

D’après, un ouvrage de l’Inrae, près de 90 % des Français estiment que les animaux d’élevage devraient être mieux protégés, et 68 % d’entre eux se disent d’ailleurs prêts à payer plus pour que le bien-être animal soit pris en compte dans leurs assiettes. Cependant, entre attentes du grand public et besoins physiologiques des animaux, il y a parfois un monde.

Les enfants ont souvent cette relation idéalisée entre l’animal et l’humain, mais ce sentiment passe maintenant la barrière de l’âge, avec un profond changement sociétal. Dans les jeunes générations ou chez les urbains, l’animal n’a plus cette utilité pragmatique qui consiste à ce que l’homme s’occupe de lui pour les services rendus que ce soit pour le travail ou l’alimentation. L’animal de compagnie est la nouvelle référence avec tout ce que cela implique dans la perception sentimentale du lien avec l’homme.

Respecter le bien-être animal c’est avant tout prendre en compte ces besoins physiologiques ou sensoriels propres pour lui proposer un environnement adéquat. Ce n’est pas transposer à l’animal ce qui semble agréable à l’homme.   

Ce thème est maintenant couplé avec le respect de l’environnement et de la sauvegarde de la planète, mais les éleveurs ne pourront pas supporter à eux seuls ce fardeau sans que tous les efforts demandés ne soient reconnus à leur juste valeur économique.   

Ce manque de reconnaissance se traduit par une très grande érosion de cette profession qui génère les plus bas revenus de la société par rapport aux engagements financiers et au temps travaillé. Les cessations n’ont jamais été aussi nombreuses, et la nouvelle PAC proposer aux éleveurs ne devrait pas arranger la situation.  

Le relèvement des prix à la production reste une préoccupation majeure face à des coûts de production qui ne cessent de progresser. Les industriels sont de leur côté confronté à un manque d’attractivité avec des difficultés à couvrir les besoins en personnel sur les chaines de production. C’est le cas également pour de nombreux secteurs d’activité, qui recherchent du personnel notamment dans l’artisanat.  

 

Cette période transitoire entre la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été est toujours difficile à passer en termes de commerce de la viande. Les disponibilités dans les campagnes sont largement amoindries par les travaux de fenaisons. Cette semaine a été assez compliquée pour les industriels qui ont dû réagir en temps réel à une demande très volatile, avec la réouverture des restaurants et des cantines ouvrières, mais un recul des commandes dans les GMS ou et cantines scolaires pour une année scolaire qui touche à sa fin. Heureusement que le niveau des ventes reste très correct chez les bouchers et certaines GMS pour tenir le marché dans les pièces nobles.